- Eh mais qu'est-ce que tu fais là haut ?
- Ben, tu vois bien. J'allume la lampe pour éclairer la place.
- Mais tu ne peux pas simplement appuyer sur un interrupteur ?
- Tu te crois quand ? L'électricité n'existe pas encore. C'est une lampe à gaz.
- Je peux te rejoindre ?
- Un chien qui monte une échelle ! Tu es fou ou quoi, tu vas tomber. Laisse-moi faire. Je n'en ai plus pour longtemps.
- D'accord, je t'attends ici.
Overijse, au sud de Bruxelles, est connue pour sa culture de raisin. Puisque la région n'est pas baignée par le soleil toute l'année, le raisin est cultivé en serre. À Eizer, l'un des villages qui forment la commune, certains ont essayé de cultiver d'autres fruits en serre. C'est ainsi que la production de pêches a connu un certain succès. Cette sculpture rend hommage à la spécialité du village.
Tout évolue en bien ou en mal. Jusqu'aux années 1970 (du moins à Oviedo), on pouvait acheter du lait et du beurre à des laitières qui se déplaçaient avec un âne. Le lait était mis dans des pots à lait en métal transporté par l'âne. On est bien loin de bouteilles en plastique achetées au supermarché. Bien sûr, on peut regretter cette époque mais, si vous regardez cette sculpture en détails, vous remarquerez que l'âne a les pattes antérieures attachées. À ce travail déjà fatigant pour l'animal s'ajoute de la maltraitance : pour ne pas qu'il s'enfuie, on lui liait les pattes. Inimaginable aujourd'hui…
La tête haute, il marche d'un pas décidé. La partie adverse, il ne va en faire qu'une bouchée. N'est-il pas le meilleur avocat de Vesoul. Pour rien au monde, il irait à Paris. D'ailleurs, il a horreur de tous les flonflons, de la valse musette et de l'accordéon. Non, à Vesoul, il est l'avocat renommé qui gagne tous ses procès. On se déplace pour le voir plaider ou… aller plaider.
"Mon papa fabriquait des balais. Tout petit déjà, j'aimais le regarder assembler la paille, la lier, ajouter un bâton et en faire cet objet si familier. Ça avait l'air simple et, puis, ça rapportait un peu d'argent facilement. Chaque fois que je courais dans les rues de Sint Willebrord et que je croisais un habitant qui balayait, je lui criais "C'est mon papa qui a fait votre balai" mais il s'en moquait la plupart du temps. Aujourd'hui, une sculpture nous représente et tout le monde nous connaît."
(Ce texte est fictif. J'ignore si les personnes représentées ont vraiment existé)
"Allez, viens ! Je te l'ai dit : une vache n'a rien à faire en plein milieu d'une rue commerçante. Enfin... plus maintenant, en tout cas. En plus, à cause de toi, tes amies les oies t'ont également suivi. Qu'est-ce qu'ils vont dire les commerçants ? Et les passants ? Oh non, tu ne vas pas te soulager en plus ? Tu ne pouvais pas te retenir jusqu'au pâturage, non ? Et non, il n'y a aucun magasin spécifiquement pour les vaches à Wunstorf ou en tout cas, pas dans cette rue. Allez, avance ! Ne nous fais pas honte ! Avance !"
Quel que soit le pays où l'on habite, on croise toutes et tous régulièrement des voitures ou des camionnettes de la poste. Même si l'électronique a fait chuter la distribution de courrier, le service postal demeure et on fête justement, aujourd'hui, la Journée internationale de la poste. Mais comment s'acheminait le courrier avant l'invention de l'automobile ? Par diligence tirée par des chevaux, évidemment. Et pour conduire cet attelage, on faisait appel à un postillon. En français, le terme désigne une personne qui conduit un attelage sur le dos d'un cheval, au contraire du cocher, qui le conduit assis sur la voiture. La langue allemande a repris le terme français mais uniquement pour un convoi postal. Le postillon était souvent muni d'un cor postal. Aujourd'hui, le métier a évolué. Chevaux, diligence et cor ont disparu et le mot "postillon" est tombé en désuétude, du moins dans cette signification. À Warendorf, on garde pourtant une pensée pour cette fonction grâce à cette sculpture.
Les temps changent. Il fut un temps où les passants se rendaient au parc Campo de San Francisco d'Oviedo pour se faire photographier par la très populaire Torera. Son concept ? Prendre ses photos dans le parc et non dans un studio. À cette époque, bien avant la photographie numérique, obtenir une photo en 15 minutes était une révolution. Josefa Carril, dite la Torera en raison des ballerines qu'elle portait, développait ses photos sur place grâce à un mélange de produits chimiques et à l'eau du sceau accroché au trépied de l'appareil photo. Les jeunes enfants n'étaient pas oubliés : ils pouvaient montrer sur un petit cheval en carton. Aujourd'hui, faire une photo prend quelques secondes et pas besoin de développement. Ce sont désormais les passants du Campo San Francisco qui prennent la Torera en photo, parfois en posant avec elle, assis sur la chaise prévue à cet effet. Cette sculpture a demandé une année de travail à son concepteur.
Pour cette 500e œuvre présentée sur ce blog, rien de plus naturel que de vous faire découvrir une sculpture qui représente un sculpteur. Il ne s'agit pas de Tom Frantzen, de Gustav Vigeland ou de Hans Gerd Ruwe, dont vous retrouverez plusieurs œuvres sur ce blog. Il ne s'agit pas non plus d'un autoportrait puisque l'œuvre est signée par une femme : Annie Jungers. Le sculpteur représenté est un sage, un sage qui se façonne lui-même. Annie Jungers a ainsi donné corps à une pensée de Bouddha.
"Les constructeurs d'aqueducs conduisent l'eau à leur gré; celui qui fabrique les flèches les façonne; les charpentiers tournent le bois; le sage se façonne lui-même."
Aujourd'hui, je vous emmène sur le tournage d'un film mythique. Non, ce n'est pas Titanic, Ben Hur ou La grande vadrouille mais l'un des tout premiers films de l'histoire du cinéma : Le jardinier et le petit espiègle, plus connu sous le titre L'arroseur arrosé, réalisé par Louis Lumière (1864-1948) en 1895. Les moyens sont limités et le scénario tient en quelques mots : un gamin espiègle bloque l'eau du tuyau d'arrosage d'un jardinier en posant son pied sur le tuyau et le relâche au moment où le jardinier inspecte le tuyau arrosant ainsi le jardinier. Si le film a été tourné à La Ciotat, c'est à Besançon, ville natale des Frères Lumière, qu'a été édifiée cette sculpture où on retrouve le gamin espiègle, le pied sur le tuyau, le jardinier inspectant le tuyau d'où sort un jet d'eau et la caméra de Louis Lumière.
"Vite ! Vite ! Le train va partir ! En plus avec cette pluie, je dois faire attention à ne pas marcher dans les flaques. Zut, raté !".
Près de la gare de Braine-le-Comte, deux sculptures évoquent à peu près le même thème : celui des travailleurs qui se rendent à la gare, visiblement en retard. Je vous ai présenté Entre train et loup, il y a longtemps déjà, voici maintenant Le navetteur. En Belgique, un "navetteur" est une personne qui se rend tous les jours dans une autre ville pour y travailler. Ainsi, comme centre économique du pays, Bruxelles accueille quotidiennement de nombreux navetteurs, qu'ils viennent en voiture ou souvent en train.
On ne naît pas maçon, médecin, institutrice ou avocate. Chaque métier s'apprend. On apprend la théorie, les gestes, les attitudes jusqu'à ce qu'on soit prêt·e à exercer le métier qui nous occupera, en principe, une bonne partie de notre vie. Cette sculpture illustre la transmission d'un savoir-faire, celui d'un forgeron à son apprenti. On remarquera le jeune élève avançant d'un pas décidé, le sourire aux lèvres et la concentration de son maître sur son travail. Cette œuvre rejoint les nombreuses œuvres représentant un métier que je vous ai déjà présentées sur ce blog.
Si les 7 nains vont au boulot en chantant, les cordonniers de Clèves y vont en sifflant. C'est vrai qu'ils ont raison d'y aller gaiement : la ville est réputée dans toute la région pour ses chaussures pour enfants. C'est grâce à la création de la société Elefanten au 19e siècle. Cette société a été la première à vouloir créer des chaussures qui s'adaptaient aux pieds des enfants et non l'inverse. La semelle devient également souple. Deux innovations importantes ! En souvenir de cette époque, une statue fontaine a été édifiée. Avec le chevalier au cygne, ce petit cordonnier est un des symboles de la ville.
"Oyez, oyez, Mesdames et Messieurs,
L'année 2021 est arrivée. Toutes les sculptures de ce blog et son créateur vous souhaitent une année épanouissante et heureuse. On vous promet encore de nombreuses découvertes sculpturales des quatre coins du monde."
Imaginez que dans votre ville ou votre village, une personne appelle la population à l'aide d'une cloche pour leur annoncer diverses nouvelles. Ça peut vous paraître d'un temps bien lointain. À Marche-en-Famenne, Georges Peret (1897-1980) fut le dernier sonneur public. Il officia des années 1930 à 1950. Les Marchois se souviennent encore de lui, pas uniquement, grâce à cette sculpture mais aussi parce qu'il est devenu un personnage folklorique local, notamment lors du festival Statues en Marche, où les participant se griment en statues.
Et alors que j'ai décidé depuis plusieurs jours de vous présenter cette sculpture pour commencer l'année, j'apprends aujourd'hui que Georges Marion, qui a incarné le grand Georges lors du festival Statues en Marche, ces dernières années, est décédé prématurément, ce 31 décembre. Une pensée pour lui et ses proches.
Ils sont cools les programmeurs de Capgemini. Ils peuvent travailler les pieds sur le bureau, l'ordinateur portable sur les genoux. C'est du moins ce que semble dire cette sculpture. Bien sûr, on pourrait se dire que c'est maintenant aussi le cas de nombreuses personnes forcées au télétravail en ces temps de pandémie. Plus besoin de bien se tenir... Il faut bien trouver du positif dans chaque situation. Souhaitons néanmoins à chacun·e de retrouver rapidement le cours normal de sa vie…
Les statues classiques représentent souvent des héros sur des chevaux : rois, empereurs, généraux… On imagine bien les héros des guerres revenir dans leur pays sur un cheval, acclamés pas la foule. Pour l'auteur de cette œuvre de la fin du 20e siècle, les nouveaux héros sont les hommes d'affaires. Il est donc assez logique de les représenter paradant sur un cheval, même si le cheval a sans doute fait place à la voiture de luxe, moins prisée par les sculpteurs.
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| À Toronto |
Cette œuvre est des sculptures insolites les plus connues au monde. C'est aussi une des sculptures les plus photographiées de la capitale slovaque. Elle est pourtant assez discrète, au point qu'il ait fallu ajouter un panneau "Man at work" pour éviter des automobilistes distraits la percutent. Il faut dire qu'elle a déjà perdu deux fois la tête. Cet ouvrier qui sort d'une bouche d'égout serait donc en plein travail, contrairement aux apparences. Certains pensent qu'il fait une pause, d'autres qu'il regarde sous les jupes des passantes. Le débat demeure mais, Mesdames, si vous voulez aller lui rendre visite, mettez un pantalon. On ne sait jamais…
