Cinq ans ont passé après Les vacances de Monsieur Hulot en 1953 à Saint-Nazaire. Nous sommes en 1958. Jacques Tati (1907-1982) reprend sa caméra et les traits de son personnage fétiche à Saint-Maur-des-Fossés. Il y retrouve son neveu, Gérard, interprété par Alain Bécourt (1946- ). Le père de celui-ci, directeur d'une usine de tuyaux en plastique, ne voit pas d'un très bon œil la relation entre l'enfant et son beau-frère. Cette histoire est relatée dans Mon oncle, sorti en 1958. La statue érigée sur le lieu du tournage montre les deux personnages et le chien tenant la pipe de Monsieur Hulot. Il est à noter que les 2 premiers films de Jacques Tati ont donc été immortalisés dans des sculptures sur le lieu de leur tournage.
"Allez, viens ! Je te l'ai dit : une vache n'a rien à faire en plein milieu d'une rue commerçante. Enfin... plus maintenant, en tout cas. En plus, à cause de toi, tes amies les oies t'ont également suivi. Qu'est-ce qu'ils vont dire les commerçants ? Et les passants ? Oh non, tu ne vas pas te soulager en plus ? Tu ne pouvais pas te retenir jusqu'au pâturage, non ? Et non, il n'y a aucun magasin spécifiquement pour les vaches à Wunstorf ou en tout cas, pas dans cette rue. Allez, avance ! Ne nous fais pas honte ! Avance !"
Demain, c'est lundi. Un lundi de décembre en Belgique... froid… pluvieux… venteux… sombre… Pourtant ces écolières vont partir à l'école, comme tous les lundis. Leurs parents les auront bien couvertes, pour qu'elles ne prennent pas froid, pour qu'elles ne tombent pas malades. Un bon manteau, une écharpe sur le cou et un parapluie… Courage à tous ces enfants qui affrontent le froid de ce mois de décembre !
Remontons dans le temps : 1889, dans les rues de Budapest, en Autriche-Hongrie. Les espaces de jeu sont rares pour les enfants. Les garçons de la Rue Paul ont choisi un terrain vague de leur quartier. Pas trop le choix, c'est le seul de la ville. Ils l'appellent leur "patrie". Seulement, voilà, le terrain est aussi convoité par un autre groupe : les Chemises rouges. Entre eux, c'est la guerre. Cette histoire est racontée par Ferenc Molnár (1878-1952), dans son roman pour la jeunesse, A Pál-utcai fiúk, paru en 1906 et publié en français, en 1937, sous le titre Les gars de la Rue Paul, puis Les garçons de la Rue Paul, à partir de 1958. Il s'agit d'un classique de la littérature hongrois, plusieurs fois adaptée au cinéma mais il a également inspiré cette sculpture.
Il y a un âge où les enfants offrent à leur entourage ce qu'ils trouvent : une pâquerette, un bouchon ou même des êtres vivants. Ce petit garçon tend une grenouille aux passants de cette petite place de Castelló de la Plana. Mais que faire d'une grenouille ?
Pourquoi elle me regarde comme ça ? Elle est bizarre. Elle peut marcher sur ses deux pattes arrières et voir le monde d'en haut, alors pourquoi elle se met à ma hauteur ? En plus, elle a de longs poils sur la tête. Pourquoi elle les attache ? On dirait un yorkshire. Mais bon, c'est elle qui me nourrit et elle a l'air de m'aimer. Je fais quoi, alors ? Je lui lèche le bout du nez ? Il est à ma portée…
Les parents ont-ils forcément vocation à se transformer en cheval ? Si on regarde les sculptures de Gustav Vigeland, sa réponse a dû être "oui" puisque tant dans ses sculptures en granit que celles en bronze, on retrouve un enfant sur le dos d'un adulte. Dans l'œuvre en granit présentée en février 2020, c'étaient deux jeunes enfants sur le dos de leur mère. Ici, l'enfant est plus grand et c'est son père qui lui fait découvrir le parc au galop. Dommage de courir, chaque statue mérite une attention particulière…
Représenter des cours d'eau sous forme humaine est un procédé assez ancien dans l'art, peut-être même un peu passé de mode. Beaucoup connaissent la Fontaine des Quatre Fleuves à Rome où sont personnifiés le Gange, le Nil, le Danube et le Río de la Plata. Ici sont représentés le Doubs et la Loue sous forme d'un homme et une femme. Classique dans l'idée mais plus moderne dans sa réalisation. Normal, cette fontaine a été inaugurée en 2000. Les deux rivières sont celles qui traversent la région. La Loue est d'ailleurs une résurgence du Doubs. Le personnage féminin est-il donc la fille du personnage masculin ?
Quel que soit le pays où l'on habite, on croise toutes et tous régulièrement des voitures ou des camionnettes de la poste. Même si l'électronique a fait chuter la distribution de courrier, le service postal demeure et on fête justement, aujourd'hui, la Journée internationale de la poste. Mais comment s'acheminait le courrier avant l'invention de l'automobile ? Par diligence tirée par des chevaux, évidemment. Et pour conduire cet attelage, on faisait appel à un postillon. En français, le terme désigne une personne qui conduit un attelage sur le dos d'un cheval, au contraire du cocher, qui le conduit assis sur la voiture. La langue allemande a repris le terme français mais uniquement pour un convoi postal. Le postillon était souvent muni d'un cor postal. Aujourd'hui, le métier a évolué. Chevaux, diligence et cor ont disparu et le mot "postillon" est tombé en désuétude, du moins dans cette signification. À Warendorf, on garde pourtant une pensée pour cette fonction grâce à cette sculpture.
Les temps changent. Il fut un temps où les passants se rendaient au parc Campo de San Francisco d'Oviedo pour se faire photographier par la très populaire Torera. Son concept ? Prendre ses photos dans le parc et non dans un studio. À cette époque, bien avant la photographie numérique, obtenir une photo en 15 minutes était une révolution. Josefa Carril, dite la Torera en raison des ballerines qu'elle portait, développait ses photos sur place grâce à un mélange de produits chimiques et à l'eau du sceau accroché au trépied de l'appareil photo. Les jeunes enfants n'étaient pas oubliés : ils pouvaient montrer sur un petit cheval en carton. Aujourd'hui, faire une photo prend quelques secondes et pas besoin de développement. Ce sont désormais les passants du Campo San Francisco qui prennent la Torera en photo, parfois en posant avec elle, assis sur la chaise prévue à cet effet. Cette sculpture a demandé une année de travail à son concepteur.
Pour cette 500e œuvre présentée sur ce blog, rien de plus naturel que de vous faire découvrir une sculpture qui représente un sculpteur. Il ne s'agit pas de Tom Frantzen, de Gustav Vigeland ou de Hans Gerd Ruwe, dont vous retrouverez plusieurs œuvres sur ce blog. Il ne s'agit pas non plus d'un autoportrait puisque l'œuvre est signée par une femme : Annie Jungers. Le sculpteur représenté est un sage, un sage qui se façonne lui-même. Annie Jungers a ainsi donné corps à une pensée de Bouddha.
"Les constructeurs d'aqueducs conduisent l'eau à leur gré; celui qui fabrique les flèches les façonne; les charpentiers tournent le bois; le sage se façonne lui-même."
Paddeltje est le héros d'un classique néerlandais de la littérature pour enfants, écrit par Johan H. Been (1859-1930) et publié en 1908. Le héros, dont le nom signifie "petite rame", est un jeune mousse qui fait partie de l'équipage de l'amiral Michiel de Ruyter. Malheureusement, le jeune garçon est kidnappé après son premier voyage en mer. Est-il la victime du corsaire Il Tigretto ? Je ne vous en dis pas plus.
On remarquera que la statue semble tendre quelque chose aux passants. Malheureusement pour moi, quelqu'un avait déjà pris l'objet avant mon passage. Il s'agissait d'une casquette.
Mais que font ces enfants avec ces lanternes ? Et quel est le rapport avec Saint Martin ? Pour comprendre, il faut remonter à 334, Martin est un légionnaire romain. À Amiens, en Gaule, il croise un mendiant grelottant. Martin sépare alors son manteau en deux. Des enfants, témoins de la scène, partent raconter l'histoire munis de lanternes. Martin deviendra évêque de Tours. Devenu saint, il est célébré le 11 novembre.
En Allemagne, il est particulièrement fêté, notamment par une procession d'enfants qui défilent avec une lanterne qu'ils ont souvent confectionné eux-mêmes. L'événement est si important que des sculptures l'évoquent, notamment, à Straelen. Une façon de fêter Saint Martin tout au long de l'année.
"Ah qu'elle est belle cette cathédrale ! J'irais bien la visiter", se disait ce père, en ramenant son fils de l'école. Il est vrai qu'elle est plutôt majestueuse, la Cathédrale Santa María de León, construite entre le 13e et le 14e siècle. Son fils n'est pas aussi attiré par l'édifice religieux. Lui, il regarde vers la Calle Ancha, la rue qui sépare la vieille ville en deux et qui propose des choses bien plus intéressantes : des magasins, des terrasses et surtout des glaciers.
Les après-midi et les soirs d'été (le mot tarde, en espagnol, désignant tant l'après-midi que le soir) sont des moments d'insouciance pour les enfants. Pas d'école, ils s'amusent dans les parcs, dans les rues ou sur les quais, profitant du soleil. Comme les petites filles belges, ces trois enfants espagnols ont décidé de jouer à saute-mouton dans le quartier maritime de Castelló de la Plana. À l'heure où les enfants rentrent à l'école dans la plupart des pays, il est bien de se souvenir qu'il faut les laisser jouer été comme hiver…
Deux jeunes adolescentes, deux sœurs, l'une à peine plus âgée que l'autre. On imagine la complicité entre elles. Elles n'ont pas de secrets l'une pour l'autre. Elles peuvent se montrer nues, au propre comme au figuré. À l'heure où le corps change, on imagine que la complicité grandit. La plus grande explique les choses de la vie à sa petite sœur plus inquiète. Elle lui tient la main, tente de lui donner confiance en elle.
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| Les sœurs à Malmö |
Comment leur dire ? Il ne faut pas être trop brusque mais en même temps… elles attendent depuis si longtemps... Je pourrais essayer l'humour : "Dites, Mesdames, vous connaissez la différence entre un train et un bateau ?" Ou y aller avec beaucoup de prudence : "Excusez-moi, Mesdames, peut-être que je me trompe et, dans ce cas, veuillez m'en excuser mais je pense, si je ne fais pas d'erreur, que le bâtiment juste derrière vous est une gare. Enfin… je peux me tromper". Ou alors… je ne leur dis rien. Après tout, si des femmes de pêcheurs attendent devant une gare, c'est peut-être parce que leurs maris ne sont en fait pas partis en mer ou qu'elles attendent des cheminots.
Le 5 septembre 2022 aura lieu le 760e marché de chevaux d'Elst, dans la province de Gueldre, aux Pays-Bas. Des éleveurs de toute l'Europe viendront vendre leurs chevaux. Lors des dernières éditions, plus d'un millier de chevaux ont littéralement envahi les rues de ce village. Ce marché existe depuis 1260 et a lieu chaque année, le premier lundi de septembre, quand il n'est pas perturbé par une pandémie. Cette tradition valait bien une sculpture. Et on peut dire qu'elle ne passe pas inaperçue, au pied de l'église. On y voit un vendeur et un acheteur, pendant qu'une palefrenière s'occupe du cheval.
Les grandes vacances commencent et, comme chaque année, la station balnéaire de Saint-Marc-sur-Mer accueillera de nombreux touristes. En 1951, Monsieur Hulot a décidé d'y prendre ses vacances. Il fut filmé par Jacques Tati (1907-1982). En 1997, Monsieur Hulot est revenu dans la station pour le plus grand plaisir des vacanciers. Certes, il est maintenant statique mais on peut le rencontrer toute l'année surplombant la plage qui porte désormais son nom. Notons qu'à l'origine, la statue, comme le personnage fumait la pipe, mais elle est régulièrement cassée.
Si le guide officiel parle de "fillettes" et de "jeune garçon" pour décrire cette sculpture, j'y vois plutôt des adolescents. Entre le garçon qui semble se faire passer un savon et les garçons qui se battent, ce garçon-ci semble en posture plus joyeuse, soulevé par trois filles dans le plus simple appareil. Qu'attend ce garçon ? Prendront-ils du bon temps tous les quatre ? L'histoire ne le dit pas. À vous d'imaginer...
1990, un homme meurt brutalement d'une crise cardiaque à la hauteur d'un rond-point de Cracovie, laissant son chien Dżok dans une infinie tristesse. Durant une année entière, il reste sur place à attendre son maître adoré. Les habitants de Cracovie, touché par l'attitude de l'animal, le nourrissent. Un beau jour, il finit par suivre une nouvelle maîtresse. Cette fidélité du chien envers l'homme est illustrée dans cette statue. Il existe certainement beaucoup d'histoire comme celle de Dżok et son maître… ne dit-on pas que le chien est le meilleur ami de l'homme ?
"C'est beau la musique ! Et puis, il est beau aussi. Oserais-je, un jour, l'aborder ?". Eh oui, Sophia est sous le charme de ce jeune violoniste ou de sa musique, on ne sait pas vraiment. Elle l'observe à pieds nus devant l'entrée de l'école de musique. On peut même imaginer qu'elle est une petite fille du quartier venant écouter le jeune Johannes. Mais pourquoi ne se rapproche-t-elle pas ? Pourquoi ne pousse-t-elle pas la poste de l'école pour écouter Johannes de plus près ? De mon côté, j'ai poussé la porte mais je ne suis pas sûr que l'école soit ouverte à toute heure. Pensez-y avant d'aller contempler cette sculpture.
En français, on connaît l'expression "mettre la charrue avant les bœufs". En néerlandais, le mot "charrue" ("ploeg") est utilisé dans l'expression "de hand aan de ploeg slaan", littéralement "mettre la main à la charrue", qui rappelle l'expression "mettre la main à la pâte" et qui a plus ou moins le même sens : se mettre au travail ! Cette expression néerlandaise vient de l'Évangile selon Saint Luc. Rien d'étonnant donc qu'elle soit reprise pour une sculpture commémorant le 100e anniversaire de la section locale de la Noord Brabantse Christelijke Boerenbond, la ligue des paysans chrétiens du Brabant-Septentrional. On y voit un grand-père fier de voir ses deux petits-enfants s'intéresser à une charrue. Reprendront-ils le flambeau ? Un peu trop tôt pour le dire alors que la petite fille serre encore son nounours dans les bras.
Il a un petit air de Gavroche mais il n'est ni parisien, ni sorti de l'imagination de Victor Hugo. L'œuvre a été inspirée par un enfant de l'entourage du sculpteur. Une chaussure en moins, les mains dans les poches, les jambes écartées et sifflotant, il a un air impertinent, espiègle et gentiment moqueur, exactement l'esprit marchois d'après la maison du tourisme de la ville. Rendez-vous à Marche-en-Famenne pour vérifier cette affirmation et contempler cette statue.
Dans cette œuvre, on ne sait pas qui observe qui ? Les trois enfants observent-ils les trois grenouilles ou les trois batraciens observent-ils les trois fillettes ? Des deux côtés, elles se serrent les unes contre les autres. On y voit de la joie mais un peu de méfiance quand-même. Pour cette œuvre qui a fait sa gloire, le sculpteur Max Blondat s'est inspiré d'une scène dont il a été réellement témoin : trois enfants cramponnés les uns aux autres et penchés en avant pour regarder un objet qui flottait sur l'Yonne. L'inspiration fut immédiate. L'œuvre fut réalisée en marbre et vendue à un particulier argentin. Les villes de Zurich, Dijon, Denver, Nacozari de García ou encore Odessa commandèrent des répliques en marbre ou en bronze.
L'œuvre est aussi connue sous les noms de Fontaine à la jeunesse, Fontaine de jeunesse, Fontaine aux grenouilles ou encore Enfants et grenouilles et leurs différentes traductions.
1764, la paroisse de Glane, en Basse-Saxe, obtient le droit d'organiser un marché annuel. C'est une aubaine après la Guerre de Sept Ans (1756-1763), l'espoir d'un nouvel essor économique. Traditionnellement, le marché s'ouvre au bruit des tambours. Depuis 1984, un jeune batteur rappelle en permanence cette tradition. Du haut de sa fontaine, pieds nus, il avance à grands pas tout en tapant sur son instrument. Ces grands pas l'ont même amené à se déplacer en 2014, lors du réaménagement de la place mais notre jeune garçon n'a pas l'air de s'en soucier et continue à nous divertir.
Partir de l'école. S'arrêter un moment. Poser sa trottinette. Regarder au-dessus du muret, même s'il est presqu'aussi haut que nous. Et puis observer le ruisseau, cette eau toujours en mouvement qui fait voyager les brindilles, les coquilles de noix, les bateaux. À quoi pensent deux enfants qui regardent un ruisseau ? Rêvent-ils d'un voyage au cours de l'eau ? Se demandent-ils où vont ces litres d'eau ? Ou font-ils simplement naviguer leurs pensées ?
Qu'est-ce qui relie le petit village de Quenast, en Belgique, avec le Champs-Élysées, les rues de New York ou la Place Rouge ? Les pavés ! Le village est connu pour sa carrière de porphyre. C'est de là que viennent les pavés des premières routes belges mais l'exploitant a aussi fourni des pavés aux quatre coins du monde : l'Égypte, l'Australie ou l'Inde ont pavé avec du matériel "made in Belgium". La carrière devait faire partie du quotidien des enfants de Quenast. Pas étonnant de trouver une sculpture de deux fillettes sur une brouette remplies de pavés. Aujourd'hui, la carrière est toujours exploitée par une filiale du groupe allemand HeidelbergCement.
"Non, c'est à moi ! Essaie de l'attraper !". Quand
on imagine un jeu avec un ballon, on imagine plutôt des garçons comme dans
cette sculpture de Rebecq, en Belgique. À Göteborg, ce sont deux jeunes femmes
qui se disputent un ballon. Cette statue date pourtant d'une époque (1951) où
les clichés de genre étaient bien plus répandus mais, dans l'immédiate
après-guerre, l'idée était surtout de redonner de l'espoir, de la joie de vivre
à travers ces sculptures montrant une jeunesse insouciante.
Vogue, petit bateau ! Va affronter les vagues ! L'enfance est ce moment privilégié où l'on peut passer des heures à se raconter des histoires avec un bateau fabriqué à l'aide de papier journal. Ce petit garçon semble tellement concentré sur son bateau. On dirait que rien ne peut l'atteindre… Ne le dérangeons pas plus longtemps…
Même sans en connaître les visages, les États-membres du Conseil de l'Europe se sont engagés à respecter les droits de l'homme dans leur pays et donc les droits de ces hommes, ces femmes, ces enfants… De l'Islande à l'Azerbaïdjan, du Portugal à la Finlande, 46 États-membres font aujourd'hui partie de cette organisation. La Russie en a été exclue, le 16 mars dernier, suite à l'attaque de l'Ukraine. Devant le siège du Conseil de l'Europe à Strasbourg, on retrouve naturellement une sculpture dédiée aux droits humains offerte par la Région de Murcie, en Espagne. Habile mélange de styles, elle nous montrer que les droits protègent tout le monde, quel que soient les traits de nos visages. À méditer en ces heures très sombres que connaît l'Europe…
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."
Il ne faut pas être le maître du surréalisme, un réalisateur renommé ou un garçon dans le vent pour avoir droit à sa statue. Ignác Lamár (1897-1967) était un personnage décrit comme un "orignal". Malgré sa pauvreté, il déambulait dans les rues de Bratislava, toujours bien habillé, avec un haut de forme, ce qui lui valut le surnom de Schöne Náci, le "beau Náci" (Náci étant le diminutif d'Ignác et "schöne" venant de l'allemand). Pendant des années, il a salué joyeusement les passants. Même après sa mort en 1967, les Bratislaviens ne l'ont pas oublié et une statue a été édifiée en 1997, 30 ans après sa mort.
De quoi peuvent rêver les jeunes de Slavoutytch ? Ville construite après la catastrophe de Tchernobyl pour accueillir les populations de zones contaminées, elle est située au nord de l'Ukraine, non loin de la frontière avec le Bélarus, dans une des zones contrôlées par l'armée russe. Inutile de vous dire que j'ignore l'état de cette sculpture aujourd'hui mais elle représente le rêve, le rêve que peuvent avoir deux adolescents ukrainiens face à la folie de la guerre. En solidarité avec la population ukrainienne ! La paix doit revenir… le rêve aussi.
Ce dimanche, le carnaval de Ninove, près de Bruxelles, bat son plein. Oh, bien sûr, le carnaval de Ninove n'est pas aussi célèbre que ceux de Rio, Venise, Binche ou Bâle, ni aussi contesté que celui d'Alost, à quelques kilomètre de là, mais le personnage principal a eu droit à une sculpture. Il s'agit du Wortelmanneken, le petit homme à la carotte. Et la carotte est plutôt grande. Mais pourquoi une carotte ? Le légume est le symbole de la commune. On raconte que lorsque la ville d'Alost a voulu envahir Ninove, les habitants ont voulu s'enfermer mais ne trouvant pas la clé de la porte de la ville, ils ont utilisé une carotte pour fermer la serrure. Malheureusement, un âne est passé par là. Gourmand, il a causé la perte de la ville et la victoire des Alostois.
Il y a des animaux qui acquièrent une notoriété digne des stars. Il n'est donc pas étonnant que comme les célébrités, on leur édifie une statue. On se souviendra de Winnie l'ourson, de Tombili ou encore de l'oie Alec. La star d'Hambourg et du jardin zoologique d'Hagenbeck (Tierpark Hagenbeck), c'est un morse du Pacifique : Antje (1976-2003). Cette femelle de 750 kg a été la mascotte de la chaîne de télévision publique du Nord de l'Allemagne, la NDR (Norddeutscher Rundfunk) et a figuré sur son logo de 1980 à 2001. On retrouve le mammifère marin face à un jeune garçon, dans ce qui semble être un concours de crachat. Rassurez-vous, ce n'est que de l'eau, qui fera la joie de tous en plein été.
Après des semaines et des mois de télétravail, il est temps de refaire de l'exercice. En voici un à la portée de tous… ou presque… et à faire avec un partenaire. Tout d'abord déshabillez-vous nus. Oui, je sais, ça peut surprendre mais je ne fais que suivre le modèle. Couchez-vous sur le dos, tête contre tête et tenez les épaules de votre partenaire. Lancez votre corps à la verticale. Pliez vos jambes pour que vos cuisses soient horizontales et vos tibias verticaux. Gardez la pose et le sourire pendant un siècle et vous pouvez rejoindre le Parc Vigeland, à Oslo.
Les enfants ont souvent une imagination débordante. Ce petit garçon, prénommé Jules, assis sur ce banc, contemple un marin. Est-il vraiment là ou est-il le fruit de son imagination ? Est-il le personnage qui, des années plus tard deviendra le héros de Vingt mille lieues sous les mers (1869-1870), le Capitaine Nemo ? Ce petit garçon est, en effet, Jules Verne (1828-1905). Nul doute que sa tête d'enfant a dû être remplie d'histoires, qui donneront plus tard des œuvres lues aux quatre coins du monde . La statue est située dans le quartier de son enfance à Nantes, non loin du musée qui lui est consacré. Ce 8 février, on fête justement l'anniversaire de sa naissance, il y a 194 ans.
Le régime de l'apartheid a sans doute été un des régimes les plus décriés au monde. Mis en place en Afrique du Sud à partir de 1948, il consistait à ne donner le pouvoir et les principaux droits qu'à la minorité blanche. Dénoncé partout dans le monde, il a fini par être aboli en 1991 sous la présidence de Frederik de Klerk (1936-2021), après la libération du symbole de la résistance contre le régime, Nelson Mandela (1918-2013). Cinq ans plus tôt, la ville d'Édimbourg, au Royaume-Uni, érigeait cette sculpture en l'honneur des personnes emprisonnées ou tuées parce qu'elles s'opposaient au régime de l'apartheid. Une statue militante à l'époque, qui, aujourd'hui, rappelle que chaque être humain naît libre et égaux en droit et qu'on doit encore se battre pour que ce principe s'applique partout.
Encore une scène figée immortalisée dans le bronze. À la vue de ce type de statue, on ne peut s'empêcher d'imaginer une histoire. Pourquoi ce garçon est-il nu ? Pourquoi lance-t-il des pierres et sur qui ? Même si les sources que j'ai consultées m'indiquent que l'enfant fait faire des ricochets à ces pierres sur l'eau de la rivière, j'ai envie de raconter une autre histoire… Alors, je me lance.
Par un après-midi d'été, un garçon d'une douzaine d'années se promène le long de la rivière. Il fait chaud, très chaud. Il aimerait se rafraîchir dans l'eau mais il n'a pas de maillot de bain. Il regarde autour de lui, hésite. Il n'y a personne et ça fait un bout de temps qu'il n'a plus vu grand monde. Oserait-il ? Allez, c'est trop tentant. Il se déshabille et plonge nu dans la rivière. L'eau est bonne. Ça fait du bien. Au bout d'une demi-heure, il sort de l'eau et se sèche au soleil. Tout-à-coup, il entend un craquement et voit trois filles de son âge qui l'espionnent en riant. Furieux, il attrape quelques cailloux qu'il lance en leur direction pour qu'elles s'en aillent. Des années plus tard, la scène est immortalisée en sculpture grâce à la description des trois petites filles.
1913, à Chemainus, dans l'Ouest canadien. Deux frères, Josh et Stefan, arrivent à Chemainus. Ils font connaissance de la population locale. On leur parle de la présence de bécassines, dans la forêt toute proche. On leur dit qu'il est facile de les attraper, il suffit que, la nuit tombée, l'un d'eux tienne un sac ouvert et l'autre une lanterne. La population locale rabattra les bécassines vers le sac. Les deux hommes convaincus prennent place avec un sac et une lanterne et attendent… Pendant ce temps-là, les habitants de Chemainus, rentrent tout simplement au village, heureux de s'être payé la tête des deux étrangers. Josh et Stefan attendront plusieurs heures avant de se rendre compte de la supercherie. Ils en rient encore à Chemainus grâce à cette sculpture.
Sur la Grand-Place de Lessines, un homme est assis sur un banc. Il porte un chapeau-melon. Mais que s'est-il passé ? Il porte son chapeau à l'envers. Vous direz que c'est surréaliste ? C'est bien le mot puisque cet homme est René Magritte (1898-1967), considéré comme l'un des plus grands peintres surréalistes. Comme la pomme ou la pipe, le chapeau melon est indissociable de l'artiste belge. Non seulement, Magritte le porte sur de nombreuses photos mais il en a fait un élément récurent de son œuvre. Il est, en effet, présents sur plusieurs de ses tableaux comme L'homme au chapeau melon, Le fils de l'homme ou Golconde. Il est donc normal de le retrouver sur la tête de la statue édifiée dans sa ville natale.
On en a parlé pendant tant d'années et il y a exactement 20 ans, la monnaie unique devenait une réalité en Europe. Seize pays abandonnaient leurs francs, leurs pesetas, leurs escudos, leurs florins, leurs Mark, leurs livres, leurs lires, leurs drachmes ou leurs Schillings pour une monnaie commune : l'euro. Depuis, d'autres pays les ont rejoints. Cette sculpture commémore le passage du Deutsche Mark à l'euro. Ce petit garçon aura sans doute eu bien moins de difficultés que ses aînés à compter dans cette nouvelle valeur. Aujourd'hui, le temps des monnaies nationales, en Europe, semble loin. D'ailleurs, pouvez-vous encore relier les anciennes monnaies citées à leur pays ? N'hésitez pas à répondre en commentaires (ceux-ci étant modérés, ils n'apparaîtront pas directement).
