Mon oncle

Saint-Maur-des-Fossés, Val-de-Marne, France. 

Cinq ans ont passé après Les vacances de Monsieur Hulot en 1953 à Saint-Nazaire. Nous sommes en 1958. Jacques Tati (1907-1982) reprend sa caméra et les traits de son personnage fétiche à Saint-Maur-des-Fossés. Il y retrouve son neveu, Gérard, interprété par Alain Bécourt (1946- ). Le père de celui-ci, directeur d'une usine de tuyaux en plastique, ne voit pas d'un très bon œil la relation entre l'enfant et son beau-frère. Cette histoire est relatée dans Mon oncle, sorti en 1958. La statue érigée sur le lieu du tournage montre les deux personnages et le chien tenant la pipe de Monsieur Hulot. Il est à noter que les 2 premiers films de Jacques Tati ont donc été immortalisés dans des sculptures sur le lieu de leur tournage. 

Monsieur Hulot

Saint-Nazaire, Loire-Atlantique, France. 

Les grandes vacances commencent et, comme chaque année, la station balnéaire de Saint-Marc-sur-Mer accueillera de nombreux touristes. En 1951, Monsieur Hulot a décidé d'y prendre ses vacances. Il fut filmé par Jacques Tati (1907-1982). En 1997, Monsieur Hulot est revenu dans la station pour le plus grand plaisir des vacanciers. Certes, il est maintenant statique mais on peut le rencontrer toute l'année surplombant la plage qui porte désormais son nom. Notons qu'à l'origine, la statue, comme le personnage fumait la pipe, mais elle est régulièrement cassée.

Alfred Hitchcock

Dinard, Ille-et-Vilaine, France. 

Le jour d'Halloween, une sculpture qui fait peur tu publieras ! Oui mais bon… dans l'espace public, on essaie quand-même de ne pas faire peur aux passant·e·s ? Si, si, ça arrive ! Parfois c'est juste une évocation d'une œuvre qui fait peur. En 1963, le réalisateur britannique naturalisé américain Alfred Hitchcock (1899-1980) sort l'un de ses plus grands films d'épouvante : Les oiseaux (The birds). Si l'action du film se déroule dans une station balnéaire californienne, c'est à Dinard, en Bretagne, qu'on retrouve son évocation. Loin d'être épouvanté comme les personnages de son film, Hitchcock a plutôt l'air d'apprécier la compagnie des oiseaux. Mais pourquoi Dinard ? En raison de son festival du Film britannique fondé en 1990 et remettant non pas des palmes, des ours ou des Oscars mais des… Hitchcock. 

L'arroseur arrosé

Besançon, Doubs, France. 

Aujourd'hui, je vous emmène sur le tournage d'un film mythique. Non, ce n'est pas Titanic, Ben Hur ou La grande vadrouille mais l'un des tout premiers films de l'histoire du cinéma : Le jardinier et le petit espiègle, plus connu sous le titre L'arroseur arrosé, réalisé par Louis Lumière (1864-1948) en 1895. Les moyens sont limités et le scénario tient en quelques mots : un gamin espiègle bloque l'eau du tuyau d'arrosage d'un jardinier en posant son pied sur le tuyau et le relâche au moment où le jardinier inspecte le tuyau arrosant ainsi le jardinier. Si le film a été tourné à La Ciotat, c'est à Besançon, ville natale des Frères Lumière, qu'a été édifiée cette sculpture où on retrouve le gamin espiègle, le pied sur le tuyau, le jardinier inspectant le tuyau d'où sort un jet d'eau et la caméra de Louis Lumière. 

 

Kargula i Pawlaka (Kargul et Pawlak)

Toruń, Couïavie-Poméranie, Pologne.

- Ça y est, on y est !
- Tu es sûr ?
- Mais, oui, nous voilà en Amérique !
- Ça ressemble quand-même beaucoup à la Pologne.
- Mais non, on est à Chicago, la ville des gangsters, d'Al Capone, le théâtre de tant de films américains.
- Oui mais nous, on est les héros de films polonais…
- Et alors ? On peut bien rêver d'être connus partout sur Terre, non ?

Je vous présente Władysław Kargul et Kazimierz Pawlak, deux héros du cinéma polonais. Entre 1967 et 1977, ils ont vécu des aventures dans trois films, sous les traits de Władysław Hańcza (1905-1977) et Wacław Kowalski (1916-1990). Cette sculpture est inspirée du troisième film, Kochaj albo rzuć, et montre l'arrivée des deux hommes à Chicago. Évidemment, Toruń ne ressemble pas tout-à-fait à Chicago mais, lors l'inauguration de la sculpture devant un cinéma, une grande fête "à l'américaine" a été organisée.

Andy Warhol

Bratislava, Région de Bratislava, Slovaquie.

Les statues de personnalités ont souvent un lien avec le lieu où elles ont été érigées. Le lien entre Jacques Brel et Bruxelles est évident, de même que celui entre Jan Matejko et Cracovie, Edgar Allan Poe et Boston ou encore Romain Gary et Vilnius. C'est moins évident de connaître le rapport entre Freddie Mercury et Montreux, Peter Falk et Budapest ou James Joyce et Pula. Alors, que fait le maître du pop-art Andy Warhol (1928-1987), à Bratislava, en Slovaquie ? Si Andrew Warhola Jr est bien né aux États-Unis, à Pittsburgh plus exactement, ses parents sont originaires de Miková, situé actuellement en Slovaquie. Le couple a émigré aux États-Unis avant la naissance de leurs enfants. Andy Warhol fait donc partie, en quelques sortes, des "Slovaques célèbres", même si le pays n'était pas encore indépendant à sa mort.

Charlie Chaplin

Vevey, Vaud, Suisse.

Noël 1977, c'était mon premier Noël et le dernier de Charlie Chaplin (1889-1977). C'est, en effet, au petit matin de Noël, il y a 40 ans, que l'acteur britannique, s'est éteint, à Corsier-sur-Vevey, en Suisse. Pionnier du cinéma, star d'Hollywood, les États-Unis l'avait pourtant chassé du pays en raison de ses affinités supposées pour le communisme. Chaplin était donc revenu en Europe et avait choisi la Suisse, en 1952. Corsier-sur-Vevey et Vevey continuent à se souvenir de leur hôte de marque. Son manoir a été transformé en musée en 2016 et une statue contemple le Lac Léman. Il y est forcément représenté dans son rôle le plus marquant : celui de Charlot ou The Tramp, en anglais. Le personnage est le héros d'une soixantaine de courts-métrages, à partir de 1914. La statue est quasi identique à celle de Londres réalisée par le même sculpteur.

Way to go (Chemin à parcourir)

Malmö, Scanie, Suède.

Hollywood a son Walk of fame et ses étoiles. Malmö a son Way to go et ses… chaussures. Car, non, cette œuvre n'est pas un hommage aux cordonniers ou, en tout cas, pas directement. Ces chaussures, placées en 2 rangées de chaque côté du pont, représentent 19 artistes suédois. Chaque paire a été pensée en fonction de la personnalité dont elle est inspirée. On en trouve de toute sorte : chaussures classiques d'homme, hauts-talons, sabots, bottes ou bottines. Bien sûr, si vous n'êtes pas suédois·e, vous n'aurez probablement jamais entendu parler de ces stars mais vous pourrez admirer le travail de la sculptrice pour réaliser chacune de ces paires de godasses. En 2018, une dizaine d'autres paires, associées à autant d'artistes, devraient compléter l'étalage et d'autres viendront certainement encore s'ajouter. Le début du chemin est tracé, qui sait où il nous mènera…

John Wayne

La Haye (Den Haag), Hollande-Méridionale, Pays-Bas.

Représenter un cavalier en statue est assez classique. Il y en a quasi dans chaque ville. Mais ce cavalier-ci n'est ni un roi, ni un général mais un cow-boy. Et pas n'importe lequel, c'est John Wayne (1907-1979), un des plus célèbres acteurs de western d'Hollywood. Certes, le seau qu'il porte sur la tête ne permet pas vraiment de le reconnaître. Et pourtant, c'est bien lui ou plus exactement le personnage imaginé par Q.S. Serafijn dans son roman Het wonder van Wateringse Veld (qu'on peut traduire par Le miracle de Wateringse Veld). Ce livre est indissociable de la statue. Ils ont été imaginés ensemble. L'ouvrage fut distribué à tous les habitants du quartier de Wateringse Veld, à La Haye. Le livre éclaire sans doute davantage les choix de l'artiste. Pourquoi les yeux du cheval sont-ils bandés ? Pourquoi John Wayne tient-il un sachet et un bouquet de fleurs ? Et évidemment, pourquoi l'acteur a-t-il troqué son chapeau de cow-boy pour un seau lui recouvrant l'ensemble du visage ?

Don Camillo e Peppone (Don Camillo et Peppone)

Brescello, Émilie-Romagne, Italie

Ils ne pouvaient pas se voir en peinture mais en sculpture… c'est différent. Tout sourire, Don Camillo, le curé de Brescello, fait un signe de la main à son ennemi juré, Peppone, le maire communiste du village, qui le salue à son tour. Ces personnages imaginés en 1948 par Giovannino Guareschi (1908-1968) sont représentés ici sous les traits des deux acteurs qui les incarnèrent de 1952 à 1965 : Fernandel (1903-1971) et Gino Cervi (1901-1974). Fort logiquement, on retrouve Peppone devant la mairie et Don Camillo devant l'église. Les maires et curés actuels de Brescello se font-ils toujours la guerre ?


Don Camillo