Auseinandersetzung (Altercation)

Düsseldorf, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

On a probablement toutes et tous été témoins, un jour, d'une altercation entre des gens qu'on ne connaît absolument pas. Même sans intervenir, il nous est probablement arrivé aussi de prendre parti pour l'un ou pour l'autre sans vraiment connaître le contexte de la dispute. Par l'attitude des protagonistes, on a parfois, d'instinct, envie de prendre la défense de l'un plutôt que de l'autre. En est-il de même quand on assiste à une altercation entre deux statues ? À la simple de vue des deux hommes immobiles et muets, auriez-vous tendance à prendre parti pour le gros ou pour le maigre ?

International memorial to seafarers (Mémorial international des gens de mer)

Lambeth, Grand Londres, Royaume-Uni.

L'année dernière, j'avais décidé de passer quelques jours à Londres. Alors que je me baladais le long de la Tamise, en direction du Palais de Westminster, avec le fleuve à ma gauche, je vis surgir la proue d'un bateau. Non, pas sur la Tamise. De l'autre côté, à droite, sortant d'un bâtiment. À bord du navire, un marin, le regard tourné vers le fleuve. De toutes les statues que j'avais repérées sur Internet, celle-ci m'était inconnue. J'ai rapidement vu que c'était le Mémorial international des gens de mer, même s'il faut quand-même avouer que Londres n'est pas vraiment à côté de la mer.

Jeunes garçons se battant

Oslo, Østlandet, Norvège.

Ah, les garçons, il faut toujours qu'ils se battent. Surtout à un certain âge. Et en avant que je te mette à terre, que je te pousse la tête contre le sol, que je flanque un coup de poing au visage… Même si ce genre de scène est souvent quelque peu caricaturé dans l'art. Parmi ces garçons peut-être retrouve-t-on l'enfant furieux que je vous ai présenté au début du mois, un peu plus grand. Cette œuvre est en tout cas dans le même parc et imaginée par le même sculpteur : Gustav Vigeland. Elle est cependant réalisée dans une matière différente, le granit, et fait partie d'un ensemble montrant 36 scènes de la vie, de la naissance à la mort, autour d'une immense colonne, le monolithe.

Augustin

Ottignies-Louvain-la-Neuve, Brabant Wallon, Belgique.

Septembre… Après les deux mois d'été, la vie reprend son cours. Les parents retournent au boulot, les enfants à l'école. Les villes universitaires se repeuplent d'étudiants. Augustin est l'un d'eux. S'il étudie à Louvain-la-Neuve, il n'y vit pas. Sans vraiment d'argent, il se débrouille pour retourner chez lui… en auto-stop. Si vous avez l'occasion de le ramener chez lui, n'hésitez pas. Il vous attend. Pour vous aider, vous trouverez un plan ci-dessous. Attention signalez-vous car une personne mal intentionnée lui a volé ses lunettes, il y a plusieurs années déjà. Il pourrait ne pas vous voir.

Przechodzący przez rzekę (Traverser la rivière)

Bydgoszcz, Couïavie-Poméranie, Pologne.

Pour passer une rivière sans se mouiller, comme il ne peut pas voler, l'être humain a généralement recours à des ponts, parfois des tunnels. Cet homme a décidé de faire différemment. Il franchit la Brda sur un fil. Certes, ça prend du temps. Depuis 2004, il n'a pas l'air d'avoir avancé d'un pouce.

Cette sculpture a été inaugurée pour l'entrée de la Pologne dans l'Union Européenne. Elle a évidemment la particularité de tenir en équilibre grâce au centre de gravité qui est situé sous le fil. Autre détail étonnant : sur ce fil, on notera une hirondelle.

Sinnataggen (Enfant furieux) / Angry boy (Garçon en colère)

Oslo, Østlandet, Norvège.

"Arrêtez, je ne veux plus qu'on me photographie et encore moins qu'on me touche ! Je ne suis pas un objet.". Ce petit garçon furieux ne fait certainement pas un caprice en réclamant cela. Installé dans le parc de sculptures Vigeland, à Oslo, il en est la star incontestée. Les touristes se massent pour le contempler, le photographier et même le toucher. Certaines parties de son corps ont d'ailleurs pris une couleur dorée à force d'être caressées. Si on le compare parfois à la Petite sirène de Copenhague ou au Manneken Pis bruxellois, cette statue fait pourtant partie d'un ensemble de 214 sculptures (142 statues et 72 bas-reliefs) imaginées par Gustav Vigeland et placées dans le Parc Frogner. Allez savoir pourquoi ce garçon en colère a été choisi comme le symbole du parc et même de la ville. On le retrouve sur les cartes postales, dans les guides mais aussi sur différents objets de marchandising. J'aurai l'occasion de vous présenter bien d'autres œuvres du Parc Vigeland.

Portfölj (Porte-documents)

Malmö, Scanie, Suède.

Tout le monde connaît les campagnes "Ne m'abandonnez pas pendant vos vacances" montrant un chien attaché à un arbre. Et moi, personne ne pense à moi. Pourtant, chaque année, on m'abandonne pendant les vacances. Et quoi, je n'y ai pas droit aussi ? Toute l'année, on me remplit de documents, aussi soporifiques les uns que les autres, et en avant que je force un peu pour faire rentrer le dossier super complet pour la réunion de demain. Aïe mais un peu de respect, que diable ! Sans compter, ces machins pointus qui servent à écrire et qui parfois coulent à l'intérieur de moi. Et puis, les vacances approchent et on m'abandonne. Carrément ! Moi, qui aimerait contenir le roman qui va être lu sur la plage, les dessins des enfants, l'itinéraire du road trip, la carte des randonnées. Non, je suis délaissé, abandonné comme une vieille chaussette ! Alors, pour me venger, je suis parti à Malmö et j'ai jeté la clé… dans le canal. Il aura l'air fin mon proprio à la première réunion.