Grandmother and child (Grand-mère et enfant)

Blackburn, Lancashire, Angleterre, Royaume-Uni. 

"Attends, Mamie, j'ai perdu mon nounours". Ce petit garçon ne lâche pas la main de sa grand-mère et essaie de récupérer son ours en peluche. Cette œuvre montre à la fois l'attachement de l'enfant à l'objet qu'il a laissé tomber qu'à la grand-mère dont il ne lâche pas la main. 

 

Girl and swan (Fille et cygne)

Reading, Berkshire, Angleterre, Royaume-Uni. 

Elle, elle aurait pu être sagement sur un banc d'école ou dans un divan à regarder la télé mais elle préfère courir nue dans la nature, sans contrainte, juste guidée par un sentiment de liberté. Lui, il n'en a que faire de l'école, de la télé. Sa vie, c'est voler, survoler la nature, les villes. Quand il passe au-dessus de la petite fille, il ne la regarde pas, il continue sa route. Elle, elle entend le battement de ses ailes. Il est si proche, il est si beau. Elle essaie de le toucher. En vain. Le cygne ne se laisse pas apprivoiser.

Cocking a snook (Pied de nez)

Tameside, Grand Manchester, Angleterre, Royaume-Uni.

Ce garçon n'est pas le premier enfant effronté que je vous présente. Après ce garnement anversois qui montrait ses fesses, voici un gamin faisant un pied de nez aux passants dans le grand Manchester. Certes, vous me direz que c'est quand-même un peu plus chic, même si les deux gestes restent un affront à l'autorité, universellement reconnus comme tel. Cependant, le terme "pied de nez" est un peu mystérieux. En fait, il indique qu'on allonge le nez d'un pied, même si le pied français faisait quand-même plus de 32 cm, nettement plus qu'une petite main d'enfant. En allemand ou en néerlandais, on n'a pas mesuré, on parle de "long nez" (respectivement "lange Nase" et "lange neus"), alors que l'origine de l'expression anglaise "cocking a snook" reste assez incertaine…

The Beatles

Liverpool, Merseyside, Angleterre, Royaume-Uni.

Depuis 60 ans, Liverpool est indissociable du groupe le plus populaire de tous les temps. Plus d'un milliard de disques vendus ! Vous les avez reconnus ? Paul McCartney (1942- ), George Harrison (1943-2001), Ringo Starr (1940- ) et John Lennon (1940-1980) ont formé les Beatles en 1960. C'est tout naturellement qu'on les retrouve dans les rues de Liverpool. Inaugurée pour le 50^e anniversaire du dernier concert des 4 garçons dans le vent à Liverpool, la statue s'inspire étrangement d'une photo prise à Londres et utilisée pour la pochette de l'album On Air - Live At The BBC Volume 2. Les quatre musiciens sont cependant placés différemment et portent des vêtements inspirés d'une autre photo, prise, elle, à Liverpool. Le sculpteur a aussi ajouté un petit clin d'œil pour chacun d'eux. Paul McCartney tient un appareil photo en référence à sa femme, la photographe Linda Eastman (1941-1998). Dans le dos de George Harrison, on retrouve un mantra en sankrit pour rappeler sa spiritualité. Sur la semelle de Ringo Starr est gravé le code postal abrégé L8 du quartier de Toxteth où il a passé son enfance. Enfin, John Lennon tient deux glands dans sa main, rappelant ceux qu'il envoya aux leaders du monde entier en 1969 dans une campagne pour la paix. 

 

Jubilee sculpture (Sculpture du jubilé)

Portsmouth, Hampshire, Angleterre, Royaume-Uni.

S'asseoir quelque part et observer les bateaux qui partent et qui viennent dans le port. Ça a toujours quelque chose de fascinant. On imagine où ils vont, d'où ils viennent, on observe les adieux, les retrouvailles. Ce jeune garçon contemple ces va-et-vient dans le port de Portsmouth. Peut-être rêve-t-il à son futur, aux voyages qu'il fera, au métier qu'il souhaite exercer. Dans cette sculpture érigée pour les 50 ans de règne de la Reine Elizabeth II, il représente le futur, alors que la proue est celle du yacht royal Britannia, qui fut désarmé en 1997 à Portsmouth.

Bronze woman (Femme en bronze)

Lambeth, Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

"Find me a place
in the sun
in the sea
on a rock
near an Isle
in the Caribbee:
There I will set her,
Honoured, Free!"

Ces lignes sont les premiers vers d'un poème de la poétesse guyanienne Cécile Nobrega (1919-2013), intitulé Bronze woman. Il célèbre les femmes des Caraïbes. À Londres, on n'est pas vraiment au soleil, encore moins près de la mer et pourtant cette femme de bronze y a sa place, une place réelle dans la capitale britannique. Première sculpture érigé en Angleterre représentant une femme noire, cette œuvre a mis du temps à être réalisée. C'est le sculpteur Ian Walters qui a eu l'idée de s'inspirer du poème. Il a conçu la maquette de la statue mais, malheureusement, il est décédé avant d'avoir pu la réaliser. Aleix Barbat a pris le relais. Inaugurée en 2008, la statue témoigne de la diversité de la société britannique.

Allies (Alliés)

Cité de Westminster (City of Westminster), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Deux hommes… deux Alliés… discutent tranquillement sur un banc londonien. Inutile de présenter le Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt (1882-1945) et le Premier Ministre britannique Winston Churchill (1874-1965). Leur action pendant la Seconde Guerre mondiale est reconnue de tous. Aujourd'hui, le Président actuel des États-Unis, Donald Trump, est à Londres pour commémorer le 70^e anniversaire de l'OTAN. Prendra-t-il le temps d'aller admirer cette statue avec le Premier Ministre britannique actuel, Boris Johnson ? Et ces deux leaders actuels marqueront-ils autant leur époque que leurs illustres prédécesseurs ? J'en doute personnellement mais peut-être qu'un jour, on trouvera un banc avec des statues représentant Trump et Johnson et que personne n'en contestera leur légitimité. Rendez-vous dans 40 ou 50 ans sur ce blog…

International memorial to seafarers (Mémorial international des gens de mer)

Lambeth, Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

L'année dernière, j'avais décidé de passer quelques jours à Londres. Alors que je me baladais le long de la Tamise, en direction du Palais de Westminster, avec le fleuve à ma gauche, je vis surgir la proue d'un bateau. Non, pas sur la Tamise. De l'autre côté, à droite, sortant d'un bâtiment. À bord du navire, un marin, le regard tourné vers le fleuve. De toutes les statues que j'avais repérées sur Internet, celle-ci m'était inconnue. J'ai rapidement vu que c'était le Mémorial international des gens de mer, même s'il faut quand-même avouer que Londres n'est pas vraiment à côté de la mer.

Animals in war (Animaux dans la guerre)

Cité de Westminster (City of Westminster), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni. 

Les guerres engendrent, pour les êtres humains, de nombreuses souffrances, de nombreux morts, blessés, handicapés à vie. On oublie souvent que les animaux aussi soufrent durant les conflits. Du pigeon à l'éléphant, en passant par l'âne, le cheval ou le chien, les animaux servent l'armée au péril de leur vie. On parle d'ailleurs de 30 millions d'animaux qui ont servi aux côtés des soldats, rien que pour la Seconde Guerre Mondiale. Ce monument londonien leur rend hommage. Gravé dans le mur, 4 mots résument la pensée de l'auteur : "They had no choice" ("Ils n'avaient pas le choix").

Welcome home (Bienvenue à la maison)

Fleetwood, Lancashire, Angleterre, Royaume-Uni.

On peut voir beaucoup de choses dans ces signes de la main : un bonjour, un au revoir, un simple coucou, un "ouh, ouh, on est là",… À qui sont-ils destinés ? À un proche qui s'en va ou qui revient ? Ou à des inconnus qui passent ? Qui n'a d'ailleurs jamais vu un enfant faire signe aux passagers d'un bateau, de la voiture d'à côté ou d'un téléphérique ? Et qui n'a jamais répondu à cet enfant, sans même le connaître mais parce que ça semblait lui faire plaisir qu'on réponde. Si on peut se raconter des tas d'histoires à partir de cette statue, elle représente pourtant une situation bien précise. Cette famille accueille le papa de retour de la pêche. Une pêche parfois difficile dont certains marins ne sont pas revenus. La joie de revoir un proche est donc aussi grande que l'anxiété qui l'a précédée.

Paternoster (Notre Père)

Cité de Londres (City of London), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni. 

Voir un troupeau de moutons en plein cœur de Londres, ça ne doit pas arriver très souvent. Et pourtant, juste à côté de la Cathédrale Saint-Paul, on peut croiser un berger et ses moutons. Bien sûr, on peut y voir une image religieuse : celle du berger ramenant les brebis égarées dans le droit chemin. Le nom de la statue évoque d'ailleurs la prière Notre Père, qui est aussi le nom de la place qui l'accueille. Mais cette statue rappelle aussi qu'autrefois fois s'y tenait un marché de bétail et de viande. Une double évocation donc pour cette sculpture.

Couple on seat (Couple sur siège)

Tower Hamlets, Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

- Comment tu vas, toi ?
- Comme ci, comme ça… J'ai un peu la tête au carré, aujourd'hui. Et toi ?
- Oh moi, ça va. Je reviens d'Égypte.
- Aaaah, le sphinx, les pyramides…
- Ah oui, je les ai encore bien en tête.
- Hmmm ! Je vois…
- Mais dis-moi, tu crois qu'on va vraiment passer inaperçus parmi les humains.
- Of course ! Notre déguisement est parfait, non ? On dirait de vrais Anglais.
- Mais pourquoi ils nous regardent si bizarrement alors ?

(Traduit d'une langue extraterrestre par Guy Delsaut)

The window cleaner (Le laveur de vitres)

Cité de Westminster (City of Westminster), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Ah, voilà, l'immeuble ! Ah oui, quand-même ! Il est haut ! Combien d'étages ? 1,2,3… 18 ! Oh my God! Laver les vitres d'un immeuble de 18 étages mais combien de temps ça va me prendre ? J'espérais un gros contrat mais quand-même… Bon, allez, courage ! Un carreau lavé est un carreau qui laisse mieux passer la lumière naturelle. Et la lumière naturelle à Londres, ça n'a pas de prix. Let's go!

 

The women of World War II (Les femmes de la Seconde Guerre Mondiale)

Cité de Westminster (City of Westminster), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Un vestiaire pour femmes durant la Seconde Guerre Mondiale en Grande-Bretagne. Les hommes sont au combat. Les femmes aussi. Elles se sont engagées dans les forces armées ou elles ont repris le travail de leurs soldats. À la ferme, dans les usines, dans les hôpitaux,… leurs vies ont bien sûr aussi changé. Ce mémorial, en plein cœur de Londres, inauguré par la Reine Elizabeth II, commémore donc l'action des femmes pendant ces temps troublés. Dix-sept tenues différentes sont accrochées dans ce vestiaire un peu particulier mais il y aurait pu y en avoir tant d'autres.

Taxi

Cité de Londres (City of London), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Si vous vous êtes déjà rendu·e à Londres, vous avez forcément dû avoir le regard attiré par les taxis si caractéristiques de la ville. Comme les cabines téléphoniques et les bus à impériale, les taxis au look vintage font partie du paysage londonien. On en voit beaucoup et pourtant, ce monsieur fait signe à un taxi depuis 35 ans sans qu'aucun taxi ne l'ait pris en charge. Ce n'est quand-même pas chance !

Für das Kind - displaced (Pour l'enfant - déplacé)

Cité de Londres (City of London), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni

Lui, vous le connaissez. Vous l'avez croisé à Vienne. Il attendait le train assis sur sa valise. Comme la petite fille et des milliers d'enfants juifs, il est arrivé à la gare de Liverpool Street, à Londres. Nous sommes en 1939. Ces enfants fuient la barbarie nazie. Juste à temps… Dix mille enfants furent sauvés grâce à l'opération Kindertransport mise en place par des associations juives, avec l'accord du gouvernement britannique de l'époque. Aujourd'hui, plusieurs œuvres commémorent cette opération, dont deux sont exposées à la gare de Liverpool Street. La statue de la petite fille faisait d'abord partie d'une autre œuvre érigée en 2003 à l'extérieur de la gare. Composé d'un cube de verre contenant différents objets, le Kindertransport Memorial a été rapidement remplacé par la sculpture Children of the Kindertransport. En 2011, la statue de la petite fille accompagnée, cette fois, de la statue d'un petit garçon a été inaugurée à l'intérieur de la gare.

Millicent Garrett Fawcett

Cité de Westminster (City of Westminster), Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

24 avril 2018, la statue d'une femme fait son apparition sur Parliament Square, à Londres. Autour d'elle, que des hommes : Winston Churchill, Nelson Mandela, le Mahatma Gandhi ou encore Abraham Lincoln. Il aura fallu du temps pour qu'enfin une femme soit honorée d'une statue sur cette place. Un hommage juste à Millicent Garrett Fawcett (1847-1929), qui, des années durant, s'est battue pour que les femmes obtiennent le droit de vote. C'est en 1918 que le Royaume-Uni accorda ce droit aux femmes de plus de 30 ans. Un siècle plus tard, c'est une Première Ministre, Theresa May, qui inaugura sa statue. Une œuvre rendue aussi plus originale que celles qui l'entoure par la bannière qu'elle brandit "Courage calls to courage everywhere" ("Le courage appelle le courage partout") et par les photos incorporées au piédestal. Au Royaume-Uni, en dehors de la famille royale, seuls 2,7 % des statues représentent des femmes.

Two pupils (Deux élèves)

Kensington et Chelsea, Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Dans le quartier de Chelsea, à Londres, un garçon essaie d'impressionner sa copine en jouant à saute-mouton au-dessus d'un piquet. La fille a refermé son livre pour l'observer. Les habits de ces enfants interpellent. Une robe ancienne et un chignon pour la fille, un uniforme militaire pour le garçon. Ces deux sculptures représentent en effet des élèves du Royal Military Asylum. Fondé non loin de là, en 1803, il accueillait les orphelins britanniques des guerres napoléoniennes. Filles comme garçons s'y côtoyaient et y recevaient une éducation militaire. En 1892, l'école militaire fut rebaptisée The Duke of York's Royal Military School et n'accueillit désormais plus que des garçons. En 1909, l'école déménagea pour Douvres, où elle existe toujours. Londres se souvient de ces enfants soldats…

Girl with a dolphin (Fille au dauphin)

Tower Hamlets, Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Peut-être vous souvenez-vous de l'œuvre Boy with a dolfin, que je vous ai présentée il y a un peu plus d'un an. Ce garçon accroché à un dauphin a une grande sœur. En effet, le même artiste avait déjà réalisé une sculpture mettant en scène un dauphin. Le mammifère marin était accompagné d'une jeune fille. Tout aussi aérienne, cette statue-ci est accompagnée d'une fontaine. Située non loin du célèbre Tower Bridge, ne la manquez pas si vous visitez la capitale britannique.

John Betjeman

Camden, Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni.

Cet homme qui semble contempler le toit vouté du hall Barlow de la gare de Saint-Pancras ressemble à un touriste arrivé dans la capitale britannique par l'Eurostar. Il n'en est rien ! Cet homme est le poète et écrivain John Betjeman (1906-1984). La présence d'un poète dans une gare peut en étonner plus d'un et pourtant sa place y est logique. Mise en service en 1868, la gare de Saint-Pancras et l'hôtel qui lui est accolé sont considérés comme des chefs d'œuvre de l'architecture de l'ère victorienne mais, au cours du 20^e siècle, la gare est devenue quasi superflue. On a même parlé de la démolir. Betjeman, amateur d'architecture, lutta avec sa fondation, la Victorian Society, pour sauvegarder les bâtiments de cette époque et, en particulier, cette gare. Il aurait sans doute été heureux de voir qu'en 2007, la gare est devenue une gare internationale importante accueillant l'Eurostar en provenance de l'Europe continentale. Cette statue est une reconnaissance à son action.

Mais au fait qui est Saint Pancras ?

"Saint Pancras était un garçon chrétien de 14 ans qui fut martyrisé à Rome en 304 avant Jésus-Christ par l'Empereur Dioclétien. En Angleterre, il est plus connu comme une gare de chemin de fer." (John Betjeman, London's Historic Railway Stations, 1973).