dimanche 28 janvier 2018

Les égéries

Bruxelles (Brussel), Région de Bruxelles-Capitale, Belgique.

Bruxelles est, paraît-il, la ville la plus citée dans la presse. Le mot est devenu, en effet, synonyme du mot "Europe". Bruxelles est alors réduit à son seul quartier européen. Celles et ceux qui ne connaissent pas la ville peuvent imaginer un quartier austère où déambule technocrates et lobbyistes. Le quartier dispose pourtant d'œuvres d'art intéressantes comme ces Égéries de René Julien. À l'origine, elles étaient huit, placées devant Le Charlemagne, l'un des immeubles de la Commission Européenne, non loin de l'emblématique Berlaymont. L'une des statues a cependant disparu. Si un homme politique europhobe a vu dans ces sculptures une représentation d'une jeunesse européenne en guenille, aux yeux hallucinés comme ils avaient vu la mort ou fumé du haschisch (sic), moi, j'y vois une note de fraîcheur, une bulle d'insouciance, une parenthèse légère, une façon pour l'Europe de participer à l'embellissement de la ville qui accueille ses institutions. À vous de juger…

Mise à jour de février 2021

Les statues viennent d'être rénovées. Les statues qui avaient disparu pendant de longs mois ont été remises en place. Le fil avec les étoiles que tenait l'une d'entre elle et dont les étoiles avaient disparu depuis des années a été remis également.

jeudi 25 janvier 2018

S.A.R. le Prince Albert Ier

Monaco, Principauté de Monaco.

La représentation d'un monarque n'a rien d'exceptionnel dans la sculpture. Dans la plupart des monarchies ou anciennes monarchies, on retrouve de nombreuses statues représentant les chefs de l'État. Souvent, ils sont représentés en uniforme militaire bien droit sur leur cheval. C'est la grande tradition des statues équestres, qui personnellement m'intéresse assez peu pour ce blog. Trop classique à mon goût ! Le Prince Albert Ier de Monaco (1848-1922), lui, a droit à une statue moins classique. Si son nom ne figurait pas sur le socle de la statue, on pourrait prendre celle-ci pour un monument aux marins bravant la tempête. Et pourtant, Albert Ier a régné sur la Principauté pendant plus de 32 ans. Passionné d'océanographie, il a organisé de nombreuses expéditions en mer. Il était donc logique de le représenter en marin. Le mettre à la barre affublé de vêtements de pluie constitue sans aucun doute l'originalité de cette œuvre.


dimanche 21 janvier 2018

Den genmodificerede havfrue (La sirène génétiquement modifiée)

Copenhague (København), Hovedstaden, Danemark.


Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Ça ne ressemble à rien et, en même temps, cette sculpture paraît familière. Le sculpteur Bjørn Nørgaard a voulu montrer ce que deviendrait la célèbre Petite sirène de Copenhague si elle était génétiquement modifiée. Cette statue fait partie d'un ensemble intitulé Det genmodificerede paradis (Le paradis génétiquement modifié). L'œuvre fut réalisée pour le pavillon danois de l'Exposition universelle d'Hanovre, en 2000. Elle fut installée à 700 mètres environ de la Petite sirène d'Edvard Eriksen mais elle attire nettement moins de touristes. Si vous passez à Copenhague, pensez à aller voir toutes les statues de sirène, y compris celle-ci.

La sirène génétiquement modifiée à Copenhague

jeudi 18 janvier 2018

Gaudí adolescent

Reus, Catalogne, Espagne.

Vous êtes-vous déjà demandé, en voyant un enfant jouer dans la rue, ce qu'il allait devenir ? Peut-être sera-t-il commerçant, informaticien, star de cinéma ou peut-être un grand architecte reconnu mondialement. Ce jeune garçon qui joue aux billes sur un banc de Reus, en Espagne, deviendra l'un des plus grands architectes mondiaux. Sept de ses réalisations sont inscrites au Patrimoine mondial de l'Unesco. L'une d'entre elles n'est même pas achevée, près de 100 ans après sa mort. Il s'agit de la Sagrada Família à Barcelone. Cette statue représente, en effet, Antoni Gaudí (1852-1926) dans la ville où il a grandi. Comme Romain Gary à Vilnius, le sculpteur a donc décidé de le représenter enfant et non comme on l'a connu. On le découvre pensif. Est-il concentré sur ses billes ou pense-t-il déjà à toutes les œuvres qu'il va réaliser ?

Gaudí adolescent, à Reus

lundi 15 janvier 2018

Džordžs Armitsteds ar dzīvesbiedri Sesilu Pihlau (George Armitstead et son épouse Sesila Pihlau)

Riga (Rīga), Vidzeme, Lettonie

Monsieur et Madame promènent leur chien dans le Bastejkalns Parks, à Riga. Pour l'occasion, ils se sont mis sur leur 31. Robe longue, chapeau et ombrelle pour Madame. Costume trois pièces et chapeau pour Monsieur. C'est vrai qu'ils ne sont pas n'importe qui. Lui, c'est George Armitstead (1847-1912), ou Džordžs Armitsteds dans sa forme lettonne. D'origine britannique, il fut maire de Riga de 1901 à 1912 et transforma fortement la ville, notamment en ouvrant de nombreuses écoles. Elle, c'est sa femme, Sesila Pihlau (1854-1940). Quant au chien, un chow-chow, certains soupçonnent qu'il s'agit, en fait, du chien du sculpteur et non de celui de la famille Armistead. La statue fut inaugurée par la Reine Elizabeth II d'Angleterre, le 18 octobre 2006.


vendredi 12 janvier 2018

Kuhjunge schiebt Kuh (Le garçon vacher pousse la vache)

Aix-la-Chapelle (Aachen), Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

On l'a toute et tous déjà remarqué : faire bouger un animal n'est pas toujours facile. Bizarrement, plus il est gros, plus il peut gêner le passage et plus il est difficile de le faire bouger. Ce jeune garçon de ferme en sait quelque chose. Une de ses vaches est partie boire à une fontaine dans le quartier d'Eilendorf, à Aix-la-Chapelle. Il a beau la pousser, elle ne veut pas bouger. Peut-être pourriez-vous aller l'aider ?

Kuhjunge schiebt Kuh, sculture dans le quartier d'Eilendorf, à Aix-la-Chapelle

lundi 8 janvier 2018

Böst (Moche)

Trelleborg, Scanie, Suède.

Je n'ai pas le souvenir qu'une personne m'ait un jour dit "j'aime la pluie". On peut aimer le soleil, la neige, se satisfaire d'un temps plutôt gris, mais la pluie est sans doute le temps le moins apprécié. Ça mouille, c'est froid… Bref, beaucoup détestent ça. Bien sûr, on essaie d'éviter de devoir sortir quand il tombe des cordes mais parfois il faut bien… Alors, on s'arme de vestes imperméables et/ou d'un parapluie, en priant que le vent ne chasse pas la pluie vers nous. Ces 5 dames ont trouvé une façon originale de se protéger de la pluie. Elles se sont littéralement entourées de parapluies. Seule l'une d'entre elles passe la main en dehors de leur forteresse sans doute pour voir s'il pleut toujours. À noter que le mot "böst" provient du dialecte de Scanie et caractérise le mauvais temps. On peut sans doute le traduire par "moche". Alors, s'il ne fait pas trop "böst", partez contempler cette œuvre à Trelleborg.

Sculpture Böst, à Trelleborg

vendredi 5 janvier 2018

Les âmes-oiseaux

Watermael-Boitsfort (Watermaal-Bosvoorde), Région de Bruxelles-Capitale, Belgique.

On dit que certains quartiers ont une âme. À Watermael-Boitsfort, en Région bruxelloise, le quartier du Logis a deux âmes-oiseaux. Mi-hommes, mi-oiseaux, ces deux créatures font partie du peuple d'Arbonie, imaginé par le sculpteur Jephan de Villiers. Ces deux âmes-oiseaux se sont posées là. Elles contemplent leur environnement : un quartier résidentiel très vert de la capitale de l'Europe. Malgré la ville, elles restent en contact avec la nature. Leur créateur n'aurait pas voulu autre chose, lui, qui est tombé sous le charme de la Forêt de Soignes, qui borde Bruxelles.

Les âmes-oiseaux à Watermael-Boitsfort

mardi 2 janvier 2018

Lavička vzkazů a Matka s dítětem (Banc à messages et Mère avec enfant)

Šumperk, Région d'Olomouc, Tchéquie

Un peu de tendresse pour commencer l'année avec cette maman câlinant son bébé. Elle est installée sur un banc rempli de messages de paix où on peut notamment lire "Peace is a mother who protects us" ("La paix est une mère qui nous protège"). Une ode à la maternité, symbole protecteur. On pourrait espérer que les dirigeants du monde entier protègent notre monde comme une maman protège son enfant. Un vœu pour 2018... Bonne année !



lundi 1 janvier 2018

Rétrospective 2017

Treze a rir uns dos outros, à Porto
L'heure est aux vœux et aux rétrospectives de 2017.

Commençons par les vœux. Je vous souhaite une année remplie de découvertes artistiques, surtout si elles sont à la portée de toutes et tous. J'espère que ce blog vous y aidera encore cette année.

Souvenez-vous en 2017, on avait commencé par un grand éclat de rire, à Porto. Cette sculpture de Juan Muñoz a été particulièrement appréciée puisqu'elle est, aujourd'hui, la deuxième sculpture la plus consultée du blog. Devant elle, une de mes statues préférées, une des plus poétiques : … Et si ma bille était la lune de Sara.H.
Je vous avais fait découvrir cette œuvre exposée à Montreux, au mois de mars. Quelques jours avant, je vous avais présenté une autre statue mettant en scène un enfant : Für das Kind, à Vienne, à la mémoire des enfants juifs accueillis en Grande-Bretagne juste avant la Seconde Guerre mondiale. Elle aussi a récolté un petit succès.

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