Niños de la guerra (Enfants de la guerre)

Gijón (Xixón), Asturies, Espagne. 

Pendant la Guerre civile espagnole (1936-1939), de nombreux enfants espagnols ont été évacués vers d’autres pays comme la France, la Belgique, la Suisse ou le Danemark mais aussi l’Union Soviétique. Ceux envoyés en URSS venaient principalement des Asturies et du Pays Basque. Le 23 septembre 1937, 1100 enfants sont partis de Gijón vers l’URSS de Staline, avec des professeurs et des éducateurs. Quand la Guerre civile s’acheva, ces enfants ne purent regagner l’Espagne franquiste. Ils bénéficiaient, en URSS, de privilèges, notamment au niveau des études, mais la Seconde Guerre Mondiale changea la donne et la plupart de ces enfants ne sont jamais retournés en Espagne. L'un d'eux est quand-même revenu en 1956. Il s'appelait Vicente Moreira. Sa motivation : retrouver le corps de sa mère assassinée. Il le retrouvera en 2001. Cet homme est l'auteur de cette sculpture.

Première chevauchée de Bacchus

Vevey, Vaud, Suisse. 

J’ai beaucoup cherché la signification exacte de cette première chevauchée de Bacchus. Indique-t-on dans la légende du dieu romain du vin qu’il aurait chevauché un bouc quand il était enfant ? Je n’ai pas trouvé. Par contre, Bacchus se transformait en bouc. Il a même été transformé en chevreau par Mercure pour le sauver de Junon que Jupiter, le père de Bacchus, avait trompée (vous suivez ? Je vous passe les détails quand-même).  Et donc, et si Bacchus dans cette sculpture n’était pas le petit garçon à cheval sur le bouc mais le bouc lui-même. Entouré d’enfants qui essaient de le faire avancer, Bacchus résiste car c’est sa première chevauchée. Il n’est pas habitué.  

Betty Campbell

Cardiff (Caerdydd), Pays de Galles, Royaume-Uni.

En cette journée internationale des femmes, quoi de plus logique de mettre une femme à l’honneur ? Dirigeons-nous à Cardiff, au Pays de Galles. Sur Central Square se dresse un buste de Betty Campbell, née Rachel Elizabeth Johnson (1934-2017). Ce buste est posé sur un tronc d’arbre et 10 enfants entourent le pied de l’arbre. Betty Campbell est la première femme noire à devenir directrice d’école du Pays de Galles. Militante, elle transforme son école en modèle d’éducation multiculturelle et a fait partie de la Commission pour l’égalité raciale du Royaume-Uni. Pour pallier au manque de statues de femmes à Cardiff, un groupe de travail se met en place en 2016. En 2019, un vote du public choisit Betty Campbell, parmi 5 propositions. 

Ballonverkäufer (Vendeur de ballons)

Herrenberg, Bade-Wurtemberg, Allemagne. 

C’est rond, c’est léger, c’est coloré et ça vole sans un bruit. Est-ce pour cela que les ballons ont toujours autant de succès chez les enfants. À Herrenberg, en Allemagne, un homme distribue des ballons dans la Bronngasse. Deux enfants sont d’ailleurs très intéressés. Vous aussi ? Alors, dépêchez-vous car deux ballons se sont déjà envolés !

Agua y viento (Eau et vent)

Saragosse (Zaragoza), Aragon, Espagne.

Pas toujours facile d’avancer quand il pleut et que le vent souffle. Cette famille de Saragosse affronte les intempéries. Le père marche d’un pas décidé, en tête de cortège. Le parapluie à la main, il tient son manteau bien fermé. La mère le suit. Pas de parapluie pour elle, juste son bonnet. Derrière les enfants tentent tant bien que mal d’avancer. Le parapluie du plus jeune s’est d’ailleurs complètement retourné. En ce mois de janvier, on est sans doute toutes et tous susceptibles de voir une telle scène. À Saragosse, c’est toute l’année, grâce à cette sculpture, qui peut être contemplée, même en plein soleil.

Zoontje (Petit fils)

Epe, Gueldre, Pays-Bas.

Après le père, la mère et la fille, il manque forcément le dernier joueur de cette famille classique (non, il n’y a pas de chien) mais néanmoins atypique. On retrouve donc, le fils dans un 4^e village d’Epe : Emst. Lui, il est penché sur le jeu. Il le regarde de près.

Alors, une idée de qui a gagné la partie ? Personnellement, je ne sais pas. La sculptrice n’a pas désigné de vainqueur. 

La piscine

Liège, Province de Liège, Belgique. 

C’est dimanche. Peut-être avez-vous profité de ce jour de repos pour vous rendre à la piscine ? Devant l’Hôpital de la Citadelle, à Liège, on profite de la piscine tous les jours. Chacun en profite comme il le sent. Ainsi, Guillaume reste étendu le long de la piscine, les mains sur le ventre. Il regarde un trio composé d’une femme, Manon, et deux hommes, Yves et Marcel. Ensemble, ils contemplent le pied de Manon. Derrière eux, Marion observe l’entrée de l’hôpital. Quant à Juliette, elle approche les mains de l’eau de la piscine. Au centre, Jasmine se repose sur le dos de son amoureux, Alain. Maria ne le regarde pas. Elle a des souci avec le haut de son bikini. À droite, Yvette allonge ses jambes, alors que, derrière elle, deux enfants jouent à se pousser dans l’eau. 

Tous ces prénoms ont été donné par la sculptrice pour faciliter la communication avec le fondeur mais ces personnages peuvent tout simplement être les nageurs que vous croisez à la piscine.

Lentil and his dog Harmony (Lentil et son chien Harmony)

Hamilton, Ohio, États-Unis. 

Lentil est le premier personnage de l’auteur et illustrateur américain pour enfants, Robert McCloskey (1914-2003), natif d’Hamilton. Dans ce roman paru en 1940, un jeune garçon essaie désespérément de chanter mais n’y arrive pas. Sa vie change lorsqu’il apprend l’harmonica. Dans l’histoire, il est accompagné d’un chien mais celui-ci n’a pas de nom. Pour la sculpture, un concours a été organisé parmi les écoliers de la ville, qui l’ont baptisé Harmony. Une belle initiative de participation des enfants, comme le prévoit la Convention internationale des droits de l’enfant, dont on célébrait le 35^e anniversaire, il y a quelques jours, et qui a été ratifiée par tous les pays du monde à l’exception… des États-Unis.

Deux jeunes garçons agaçant un simple d'esprit

Oslo, Norvège.

Les enfants des sculptures de Vigeland ne sont pas toujours bien élevés. Après le bébé qui pique une colère, les garçons qui se battent et celui à qui son père fait la morale, voici deux garçons qui s'en prennent à un simple d’esprit. Mesdames, Messieurs, éduquez mieux vos enfants pour qu’ils respectent toutes les différences. 

Dat Schnuggelelsje

Boppard, Rhénanie-Palatinat, Allemagne. 

Pendant longtemps, la boutique d’Else Heimburger (1908-1994) était LE rendez-vous des enfants de Boppard. On y trouvait de nombreuses friandises à grignoter (« schnuggeln » dans le dialecte de la région) et pour seulement quelques Pfennig, en plus. Et quand les enfants n’avaient pas beaucoup d’argent, Elsje lui demandait d’ouvrir la main pour y déposer 3 bonbons différents. Aujourd’hui, Dat Schnuggelelsje, n’est plus un magasin de bonbons mais un restaurant italien. Devant cette vieille maison à colombage se dresse cette sculpture en souvenir d’un temps révolu mais encore très présent dans la mémoire des habitants de Boppard.

Íjazó fiú (Garçon archer)

Budapest, Hongrie Centrale, Hongrie. 

À l’approche des Jeux Olympiques de Paris, les athlètes du monde entier s’entraînent de plus belle. C’est le cas de ce jeune athlète hongrois. Il ne prend même plus la peine de s’habiller. Il s’entraîne jour et nuit pour décrocher une médaille aux J.O., dans le plus simple appareil. Y parviendra-t-il ? On l’espère pour lui.

Ted Williams

Boston, Massachusetts, États-Unis.

On connaît tous la passion que peuvent avoir les enfants pour les grands sportifs. Selon les pays et les époques, ils vibreront plutôt pour des joueurs ou des joueuses de football, de tennis, de basket ou de rugby. Aux États-Unis, on connaît la popularité du baseball. Ted Williams (1918-2002) est un des grands champions. Malgré une carrière interrompue par deux guerres (Seconde Guerre Mondiale et Guerre de Corée) où il est appelé sous les drapeaux, il a joué dans 2292 matches entre 1939 et 1960, au sein des Red Sox de Boston. De quoi susciter l'admiration de ce jeune fan à qui il offre sa casquette. Généreux, il s'est servi de sa notoriété pour lever des fonds en faveur des enfants atteints du cancer. On parle de 750 millions de dollars de fonds récoltés. Il méritait bien sa statue. 

 

 

 

¡Adiós, Cordera! (Au revoir, Cordera !)

Oviedo (Uviéu), Asturies, Espagne. 

Fin du 19^e siècle dans la campagne du nord de l'Espagne, Pinín et Rosa disent au revoir à Cordera. Cordera n'est pas qu'une vache pour ces deux jumeaux. Elle est, en quelque sorte, une mère de substitution pour ces deux orphelins de mère. Seulement voilà, la vie est rude et leur père est bien obligé de la vendre. C'est, en gros, l'histoire racontée par Leopoldo Alas (1852-1901) dans le récit intitulé ¡Adiós, Cordera! et publié dans le recueil El Señor y lo demás, son cuentos en 1893. Cette sculpture y fait clairement référence.

Depew memorial fountain (Fontaine commémorative Depew)

Indianapolis, Indiana, États-Unis. 

Vous l'avez sans doute remarqué, dès les beaux jours, les fontaines des villes s'activent et des enfants y jouent. C'est particulièrement le cas dans les fontaines modernes qui sortent simplement du sol. Cette fontaine-ci est assez ancienne. Les 8 enfants qui dansent sous ses jets sont aussi assez âgés mais ils montrent la même insouciance, la même joie d'être mouillés et de défier les recommandations des adultes.

Cette fontaine a été érigée en mémoire du Dr Richard J. Depew (mort en 1887) et porte son nom. Qu'a-t-il fait ? À part laisser une veuve éplorée qui a légué 50 000 dollars à la Ville d'Indianapolis pour qu'on édifie une fontaine à la mémoire de son mari, je l'ignore. Mais peu importe le pourquoi du comment. Le parc bénéficie ainsi d'une belle fontaine, devenue une attraction touristique de la ville.

Goscinny et compagnie

16^e arrondissement, Paris, France. 

René Goscinny (1926-1977) en aura amusé des petits et des grands. Auteurs et scénariste, il a imaginé les aventures de tant de personnages devenus des classiques de la littérature de jeunesse et de la bande dessinée. Quatre de ses personnages l'entourent dans cette statue édifiée à Paris près de son dernier domicile et dans le lycée qui porte son nom à Drap (a priori non accessible au grand public). À ses pieds, on retrouve Lucky Luke, le cow-boy solitaire créé et dessiné par le Belge Morris (1923-2001) dont Goscinny a réalisé le scénario de 1957 à  sa mort. Dans sa poche, moins visible, sort Iznogoud, le méchant vizir qui voulait être "calife à la place du calife" et qu'il a créé avec le dessinateur Jean Tabary (1930-2011) en 1962. Sur son épaule, est assis son personnage préféré : le Petit Nicolas, créé en 1956, sous la forme d'histoires racontées par un petit garçon. Les histoires sont illustrées par le dessinateur Jean-Jacques Sempé (1932-2022). Enfin, sur sa main, on aperçoit son héros le plus célèbre : Astérix le Gaulois, né de l'imagination de Goscinny et sous les traits du dessinateur Albert Uderzo (1927-2020) en 1959. Avec tous ces dessinateurs, René Goscinny aura fait rire et rêver. Son œuvre inspire encore de nombreux auteurs et scénaristes.

“La honte de rire vient de la crainte d'être surpris en état de moindre défense.” 

Al niño (À l'enfant)

Madrid, Communauté de Madrid, Espagne. 

Il y a 45 ans, en 1979, on célébrait l'année internationale de l'enfant, à l'initiative des Nations Unies. Le monde réfléchit aux conditions de vie des enfants dans le monde. Certains pays organisent des événements, publient des timbres ou érigent une sculpture à cette occasion. Celle-ci a été offerte par le sculpteur à l'Unicef, qui l'a ensuite offerte à la Ville de Madrid. Elle met en scène des enfants d'origine différentes se tenant la main pour une ronde sur un globe terrestre. 45 ans plus tard, les conditions de vie des enfants est-elle plus enviable ?

Grandmother and child (Grand-mère et enfant)

Blackburn, Lancashire, Angleterre, Royaume-Uni. 

"Attends, Mamie, j'ai perdu mon nounours". Ce petit garçon ne lâche pas la main de sa grand-mère et essaie de récupérer son ours en peluche. Cette œuvre montre à la fois l'attachement de l'enfant à l'objet qu'il a laissé tomber qu'à la grand-mère dont il ne lâche pas la main. 

 

Neptuno, niño (Neptune, enfant)

Santander, Cantabrie, Espagne.

On le remarque à peine, en haut de son rocher, sur la Playa del Camello, à Santander. Il faut dire qu'il n'est pas encore très impressionnant le dieu des eaux vives et des océans. Neptune n'est encore qu'un enfant. Le corps encore frêle et complètement nu, il ne semble pas être le dieu romain qu'il deviendra, juste un garçon fragile avec un trident. Il faut dire que cette sculpture, soutenue par l'Unicef, est aussi un hommage à l'enfance. Neptune n'est pas le seul dieu représenté enfant en Espagne puisque Mercure est, lui, à Bilbao. C'est vrai que l'Espagne est une destination de vacances plutôt "child-friendly". Elle attire visiblement aussi les futurs dieux. 

 

De pezzesnaaër (Le cueilleur de pêches)

Overijse, Brabant Flamand, Belgique. 

Overijse, au sud de Bruxelles, est connue pour sa culture de raisin. Puisque la région n'est pas baignée par le soleil toute l'année, le raisin est cultivé en serre. À Eizer, l'un des villages qui forment la commune, certains ont essayé de cultiver d'autres fruits en serre. C'est ainsi que la production de pêches a connu un certain succès. Cette sculpture rend hommage à la spécialité du village. 

 

Glücksquelle (Source de la chance)

Dortmund, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne. 

Pour commencer l'année, on souhaite toujours beaucoup de bonheur, une bonne santé, parfois beaucoup d'argent… Tout cela dépend surtout de la chance et… j'ai trouvé une source de la chance. Certes, elle apporte surtout de l'argent même s'il est bien connu qu'il ne fait pas le bonheur. Il faut dire que, comme souvent en Allemagne, cette œuvre est liée à une banque, qui l'a financée.  Alors, je vous souhaite surtout beaucoup de bonheur en 2024…