L'adolescent et le cheval

Genève, Canton de Genève, Suisse.

Dans la sculpture, comme dans de nombreuses formes d'art, le nu occupe une place importante depuis toujours. Il a souvent l'avantage de rendre les statues plus intemporelles, moins marquées par l'époque à laquelle elles ont été créées. Cependant, l'absence de vêtement en fait parfois des scènes incongrues. Ce jeune homme semble dresser ou essayer de calmer un cheval dans le plus simple appareil. On pourrait éventuellement imaginer la scène sur une île déserte ou dans une tribu reculée mais en plein Genève, c'est plus atypique. Alors pourquoi ? On dit que le sculpteur, Heinz Schwarz, s'est inspiré d'un fait divers : un adolescent s'est noyé en nageant avec un cheval dans le Lac Léman. Rien n'indique qu'il nageait nu mais, habitué aux nus féminins, Schwarz a sans doute trouvé naturel de le représenter dans cette tenue.

Alter ego 1905-1982-3000...

Genève, Canton de Genève, Suisse.

Rond-Point de Plainpalais, à Genève, ses voitures, ses trams, ses passants... ceux qui marchent, ceux qui flânent, ceux qui attentent… et parmi eux, deux hommes et deux femmes figés mais si vivants… Ces quatre statues installées en 1982 sont nos alter ego. Chacun de nous peut se retrouver dans l'une d'entre elles. Leurs poses sont inspirées de cartes postales de différentes époques. Pourtant, trois de ces personnages ne sont pas de simples passants. On peut clairement les identifier. L'homme à la valise est l'écrivain français Michel Butor (1926-2016). La dame cherchant dans son sac porte les traits de Monique Barbier-Mueller (1929-2019), une collectionneuse d'art suisse. Enfin, l'homme assis sur un banc est un autre collectionneur d'art : André L'Huillier (1937-1998). Tous les trois étaient des amis du sculpteur. La quatrième personne reste inconnue. Une amie moins célèbre ?

Monique Barbier-Mueller

In memoriam Elisabeth, Impératrice d'Autriche, Reine de Hongrie

Genève, Canton de Genève, Suisse.

Samedi 10 septembre 1898, Elisabeth (1837-1898), Impératrice d'Autriche et Reine de Hongrie, plus connue sous le diminutif de Sissi, sort de l'hôtel Beau-Rivage où elle a l'habitude de résider anonymement lorsqu'elle séjourne à Genève. Il est environ 13h30, elle doit prendre le bateau, juste en face, pour se rendre à Territet. Soudain, un anarchiste italien l'agresse. On croit à un simple coup de poing. L'impératrice chute mais se relève, va jusqu'au bateau où elle perd connaissance. Son entourage découvre qu'elle a été poignardée. Sissi est ramenée à l'hôtel où elle meurt peu de temps après. Le mobile de son meurtrier ? Devenir célèbre… Rien de plus… Aujourd'hui, au bord du lac Léman, une plaque commémorative indique l'endroit de l'agression. Non loin de là, se dresse une élégante statue de l'Impératrice.