Namur, Province de Namur, Belgique
Il a bien grandi le petit garçon de Silkeborg et sa tortue aussi (voir la sculpture Dreng og skildpadde, présentée sur ce blog en novembre dernier). Ces œuvres ne sont évidemment pas du même sculpteur mais le parallèle est facile à faire. Searching for Utopia est une œuvre de Jan Fabre, célèbre artiste pluridisciplinaire. Il a réalisé cette sculpture pour la triennale d'art de Nieuport, Beaufort01. La population s'étant attachée à cette sculpture, la station balnéaire belge l'a achetée et placée sur la digue. Mauvaise idée ! Le sable a détérioré l'œuvre. Actuellement en rénovation, elle devrait à nouveau être visible en 2018, sur la Fabreplein. Mais rassurez-vous, une copie est visible à Namur. Là aussi, elle ne devait pas rester. Installée à la Citadelle, en 2015, pour une exposition consacrée à Félicien Rops et Jan Fabre, elle est devenue une des œuvres publiques de la ville.
Mise à jour de janvier 2025 :
Suite à la condamnation de son auteur, Jan Fabre, en avril 2022 pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel, les yeux du personnage sur le dos de la tortue représentant Jan Fabre lui-même ont été bandés pendant 18 mois, par décision des autorités namuroises. Précisons que le parallèle que nous avions fait en 2017 entre cette œuvre et celle basée à Silkeborg, au Danemark, n'est qu'un exercice de style. L'enfant figurant dans l’œuvre danoise ne représente pas Jan Fabre.
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| La sculpture, aujourd'hui en rénovation, à Nieuport. |
Sculpteur : Jan Fabre (Belge, 1958- )
Année de la sculpture : 2003, placée en 2015 à Namur
À propos du sculpteur Jan Fabre
Né en 1958, à Anvers, Jan Fabre est un artiste belge réputé. Dessinateur, sculpteur, chorégraphe, metteur en scène, il a étudié étudié à l'École des arts décoratifs et à l’Académie royale des beaux-arts d'Anvers (Koninklijke Academie voor Schone Kunsten van Antwerpen). Acclamé à la Biennale de Venise, honoré au Louvre, engagé par la famille royale belge, il a la stature des plus grands artistes belges contemporains. Néanmoins son attitude envers ses collaborateurs lui valent une lourde condamnation en 2022 pour pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel.
Où voir la sculpture Searching for Utopia ?
Sur le lieu-dit "Le bonnet de prêtre", à la Citadelle, du côté de l'intersection entre la Rue Bord de l'eau et de la Rue Notre Dame,à Namur, en Belgique
Photos de Namur : Guy Delsaut, 2015
Photo de Nieuport : Kelly McCarthy, 2009, publiée sour licence Creative Commons BY-SA 2.0
Comme c'est quand même un monument à sa gloire personnelle, je met en commentaire une partie du pédigrée de ce salopard, si tu veux bien... Condamnation pour agression sexuelle et violences
RépondreSupprimerEn 2018, une lettre ouverte45, signée par vingt danseuses qui ont travaillé avec le chorégraphe, accuse Jan Fabre de « gestes déplacés, brimades, harcèlement et chantage sexuel »46, plongeant sa compagnie dans l'incertitude47.
La publication de cette lettre est suivie quelques jours plus tard par celle d'un texte signé par plus de cent cinquante chorégraphes belges déclarant leur soutien et leur solidarité pour les performeurs et employés ayant témoigné48. Les signataires s'engagent également « à un effort collectif pour atteindre un environnement de travail sain dans le champ des arts de la scène ».
En 2021, Jan Fabre est renvoyé devant la justice à Anvers pour « attentat à la pudeur » et « harcèlement sexuel »49,50. Le 29 avril 2022, il est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et privation de ses droits civiques pour une durée de cinq ans, aux motifs de violence, harcèlement moral et sexuel au travail sur cinq danseuses et agression sexuelle sur une sixième plaignante, un baiser avec la langue non consenti51,52,53.
En conséquence de sa condamnation le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles annonce que l’œuvre « Le regard en dedans (L’heure Bleue) » qui orne les escaliers du musée ne sera plus éclairée la nuit pendant 18 mois et qu'une réflexion à plus long terme est engagée quant à savoir s'il faut distinguer l'homme de l'artiste54.
La municipalité de Namur annonce que la sculpture « Searching for Utopia » surplombant la ville sera conservée, malgré la demande de retrait par des collectifs. Le bourgmestre déclare que la justice a jugé Jan Fabre mais pas son œuvre artistique. Mais, pour marquer la désapprobation de la ville des actes condamnés, l'œuvre fait l'objet de « mesures complémentaires » : durant dix-huit mois, un bandeau noir est posé sur les yeux du personnage représentant l'artiste lui-même, l'éclairage de nuit est suspendu, et un panneau est installé expliquant les raisons et le contexte de ces mesures55,56,57.
Selon le quotidien Het Laatste Nieuws, Jan Fabre faisait l'objet d'un culte de la personnalité. En 2016 Jan Fabre déclarait « Vivre avec moi est un enfer, je consume les gens ». Le quotidien affirme qu'à l’époque cela était considéré comme normal, correspondant à l’image que tout le monde se faisait d'un artiste excentrique, mais que le mouvement #MeToo a changé les perceptions58.