Ciastuś i Amorinek (Pâtissier et Amorinio)

Wrocław, Basse-Silésie, Pologne.

Quand on rentre dans un établissement pour déguster une coupe de glace, un morceau de gâteau, une crêpe ou une part de tarte, on ne connaît pas toujours les coulisses. Qui les prépare ? D'où viennent les ingrédients ? Dans chaque établissement travaillent des hommes et des femmes de l'ombre. Chez Amorinio (une fois n'est pas coutume, je suis contraint de faire un peu de pub. Je ne suis pas payé pour autant), à Wrocław, les biscuits, la pâte, etc. sont apportées par deux nains très travailleurs. Ils n'ont d'ailleurs pas choisi la facilité. Au lieu de rentrer par la porte, ils acheminent la marchandise par la fenêtre et vu leur taille, ils ont dû trouver un stratagème. Voyez plutôt ! Et puis, goûtez !

Andy Warhol

Bratislava, Région de Bratislava, Slovaquie.

Les statues de personnalités ont souvent un lien avec le lieu où elles ont été érigées. Le lien entre Jacques Brel et Bruxelles est évident, de même que celui entre Jan Matejko et Cracovie, Edgar Allan Poe et Boston ou encore Romain Gary et Vilnius. C'est moins évident de connaître le rapport entre Freddie Mercury et Montreux, Peter Falk et Budapest ou James Joyce et Pula. Alors, que fait le maître du pop-art Andy Warhol (1928-1987), à Bratislava, en Slovaquie ? Si Andrew Warhola Jr est bien né aux États-Unis, à Pittsburgh plus exactement, ses parents sont originaires de Miková, situé actuellement en Slovaquie. Le couple a émigré aux États-Unis avant la naissance de leurs enfants. Andy Warhol fait donc partie, en quelques sortes, des "Slovaques célèbres", même si le pays n'était pas encore indépendant à sa mort.

Bronze woman (Femme en bronze)

Lambeth, Grand Londres, Royaume-Uni.

"Find me a place
in the sun
in the sea
on a rock
near an Isle
in the Caribbee:
There I will set her,
Honoured, Free!"

Ces lignes sont les premiers vers d'un poème de la poétesse guyanienne Cécile Nobrega (1919-2013), intitulé Bronze woman. Il célèbre les femmes des Caraïbes. À Londres, on n'est pas vraiment au soleil, encore moins près de la mer et pourtant cette femme de bronze y a sa place, une place réelle dans la capitale britannique. Première sculpture érigé en Angleterre représentant une femme noire, cette œuvre a mis du temps à être réalisée. C'est le sculpteur Ian Walters qui a eu l'idée de s'inspirer du poème. Il a conçu la maquette de la statue mais, malheureusement, il est décédé avant d'avoir pu la réaliser. Aleix Barbat a pris le relais. Inaugurée en 2008, la statue témoigne de la diversité de la société britannique.

Kinderbrunnen (Fontaine des enfants)

Stadtlohn, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Lorsqu'il fait chaud, un puits transformé en fontaine fait souvent le bonheur des enfants, petits et grands. Ils peuvent s'y rafraîchir et jouer avec l'eau. Enfin… encore faut-il être assez grand pour atteindre l'eau. Le plus jeune garçon de cette sculpture a, à peine, la taille du puits. Alors que les deux plus grands semblent s'amuser à s'envoyer de l'eau de la figure, lui, s'accroche à sa grande sœur pour obtenir de l'aide. Malheureusement pour lui, elle est trop absorbée par le jeu des grands. Une scène très réaliste qu'on doit encore une fois à Jürgen Ebert, auteur de nombreuses sculptures dans la région.

Camino de la evolución humana (Chemin de l'évolution humaine)

Burgos, Castille-et-León, Espagne.

Le Museo de la Evolución Humana, à Burgos, a de bien étranges visiteurs. En effet, cet homme et son fils se dirigent droit vers le musée. Ne vous offusquez pas de leur nudité. Ces deux individus de l'espèce Homo antecessor n'avaient pas pour habitude de fréquenter les Zara, Massimo Dutti ou autre Desigual. La mode à leur époque, c'était sans doute le plus simple appareil… Mais que viennent-ils faire à Burgos ? Visiter la région dont ils sont originaires ? Ils ont dû la trouver changée. Il faut dire qu'environ 800 000 ans ont passé. Ou peut-être voulaient-ils voir comment avait évolué l'espèce humaine ? Seront-ils fiers ou déçus de ce que nous sommes devenus ?

À noter que les arches en acier inoxydable font partie intégrante de l'œuvre.
 

Lucie et les papillons

Mons, Hainaut, Belgique.

Cette œuvre réellement monumentale est inspirée d'une petite fille, d'une phrase et d'un tableau. La petite fille, c'est Lucie, la fille de l'artiste David Mesguich. Celui-ci a, un jour, entendu "Quand on aime, on a des papillons dans le ventre". Cette phrase l'a marqué, même s'il n'estime pas ressentir le même sentiment. Et puis, il y a ce tableau représentant deux personnages tenant un cœur, tous deux prêts à le découper à l'aide de ciseaux. Ainsi, Lucie tient dans les mains une paire de ciseaux brisée, qui ne pourra pas s'attaquer aux ailes des papillons.

Sjømannshustruen (Femme de marin)

Tjøme, Østlandet, Norvège.

On ne va pas voir Verdens Ende pour ses sculptures. On y va pour voir ces îlots de rochers qui s'avancent dans la mer. On y va pour ce phare atypique fait de galets et surmonté d'une perche où se balance un braséro. On y va pour aller au bout de cette presqu'île, tout au bout, au bout du monde ("verdens ende" en norvégien) et admirer un des plus fabuleux paysages norvégiens. Et pourtant, c'est une sculpture que je vous présente. Je ne m'attendais pas à en trouver une à cet endroit mais cette mère et ses enfants qui attendent un mari et un père parti en mer, quoi de plus naturel de les y trouver ? Ils sont au bout du monde et celui qu'ils attendent est parti encore plus loin…