mercredi 10 mai 2017

John Wayne

La Haye (Den Haag), Hollande-Méridionale, Pays-Bas.

Représenter un cavalier en statue est assez classique. Il y en a quasi dans chaque ville. Mais ce cavalier-ci n'est ni un roi, ni un général mais un cow-boy. Et pas n'importe lequel, c'est John Wayne (1907-1979), un des plus célèbres acteurs de western d'Hollywood. Certes, le seau qu'il porte sur la tête ne permet pas vraiment de le reconnaître. Et pourtant, c'est bien lui ou plus exactement le personnage imaginé par Q.S. Serafijn dans son roman Het wonder van Wateringse Veld (qu'on peut traduire par Le miracle de Wateringse Veld). Ce livre est indissociable de la statue. Ils ont été imaginés ensemble. L'ouvrage fut distribué à tous les habitants du quartier de Wateringse Veld, à La Haye. Le livre éclaire sans doute davantage les choix de l'artiste. Pourquoi les yeux du cheval sont-ils bandés ? Pourquoi John Wayne tient-il un sachet et un bouquet de fleurs ? Et évidemment, pourquoi l'acteur a-t-il troqué son chapeau de cow-boy pour un seau lui recouvrant l'ensemble du visage ?


jeudi 4 mai 2017

Züge in das Leben, Züge in den Tod 1938-1945 (Des trains vers la vie, des trains vers la mort 1938-1945)

Berlin, Allemagne.

Au mois de mars, je vous présentais la sculpture Für das Kind, à Vienne. Elle a été érigée pour commémorer l'opération humanitaire Kindertransport, qui sauva des milliers d'enfants juifs en les conduisant au Royaume-Uni. Cette sculpture fait partie d'un ensemble et je vous présente aujourd'hui celle de Berlin.

Dans la capitale allemande, on retrouve donc aussi une statue à la mémoire de ces enfants mais cette œuvre-ci est double. D'un côté, deux enfants représentent ceux qui quittèrent l'Allemagne par train pour vivre. De l'autre côté, un groupe plus important n'eut pas cette chance. Ils partirent eux aussi en train mais vers les camps de concentration, vers la mort. Aujourd'hui, les voyageurs qui prennent le train à la gare de la Friedrichstraße, où elle est placée, ne prennent plus de trains vers la mort. Mais à l'heure où la xénophobie se réinstalle en Europe, soyons vigilants et faisons en sorte que l'histoire ne se répète pas.


lundi 1 mai 2017

Dundee penguins (Manchots de Dundee)

Dundee (Dùn Dèagh), Écosse, Royaume-Uni.

"- Allez, les gars, venez ! On va visiter la ville !
- Pfff ! Il fait vachement chaud, ici !
- Ben oui, c'est ça l'Écosse !
- Eh mais c'est quoi cette marche ? Elle est bizarre leur banquise…
- C'est pas une banquise, idiot, mais un muret. Allez, avance, on va être en retard pour le concert de cornemuse"

Voici la conversation que pourrait avoir ces cinq manchots. On peut en inventer de nombreux autres. C'est d'ailleurs un peu leur fonction : nourrir l'imaginaire des habitants de Dundee et de la région. Ils sont, en effet, régulièrement utilisés pour des causes humanitaires, des protestations ou simplement l'amusement de la population qui les habille de tenues des plus originales. Une page Facebook leur est d'ailleurs dédiée et propose différentes photos. Mais pourquoi des manchots ? Dundee fut connue pour son industrie navale. C'est là qu'a été construit le RRS Discovery au bord duquel Robert Falcon Scott (1868-1912) explora l'Antarctique au début du 20e siècle. Sans doute a-t-il rapporté un souvenir…


vendredi 28 avril 2017

Pieter Bruegel

Bruxelles (Brussel), Région de Bruxelles-Capitale, Belgique.

Dans de nombreuses villes, il existe un quartier où des artistes peignent dans la rue pour le plaisir des badauds. Pourtant, rares sont les villes où les artistes portent un nom aussi prestigieux que Pieter Bruegel l'Ancien (v. 1525-1569). Il a, en effet, posé son chevalet Place de la Chapelle et peint le monde qui bouge. Celui du 16e siècle ? Non, celui du 21e siècle car sa toile est une fenêtre qui montre le monde tel qu'il est à présent. Sur son épaule, un petit singe coiffé d'un entonnoir symbolise l'esprit satirique du peintre brabançon, alors que le cadre incomplet rappelle son humanisme et son ouverture au monde.

Cette statue n'est qu'une partie d'une œuvre plus importante imaginée par Tom Frantzen en hommage à Bruegel. Deux autres éléments inspirés de l'œuvre de Bruegel devraient un jour être installés dans les environs de l'église Notre-Dame de la Chapelle : un diable mangeant du riz au lait et un ensemble mettant en scène un âne, une petite fille studieuse et un petit garçon montrant ses fesses. Ils semblent ne pas encore avoir obtenu l'accord des autorités bruxelloises. 

 


dimanche 23 avril 2017

Napoleonský vojak (Soldat napoléonien)

Bratislava, Région de Bratislava, Slovaquie.

Les Français de Slovaquie qui votent aujourd'hui à l'Ambassade de France à Bratislava passent forcément à côté de cette sculpture qui fait inévitablement penser à Napoléon. Influencera-t-il le vote ? Non, heureusement, aucun candidat ne se revendique de son héritage. Il faut dire qu'il n'était pas un grand démocrate et a laissé de mauvais souvenir partout où il est passé. Mais ne vous fiez pas aux apparences, ce n'est pas Bonaparte qui est accoudé sur le dossier de ce banc mais un de ses soldats : Hubert. On raconte que, lors du siège de la ville en 1809 par l'armée de Napoléon, ce soldat est tombé amoureux d'une fille slovaque et a ensuite produit un spiritueux qu'il a appelé de son prénom. Cet expatrié français accueille donc désormais ses compatriotes devant l'ambassade.


mercredi 19 avril 2017

Fearless girl (Fille sans peur)

New York, État de New York, États-Unis.

Cette sculpture-ci n'est sans doute pas permanente mais elle a suscité un tel intérêt et une telle sympathie qu'il me semblait logique de la présenter sur ce blog. Placée devant le célèbre Charging bull de Wall Street, le jour de la journée internationale des droits des femmes, cette statue de fillette était une action de communication du groupement State Street Global Advisors, visant à inciter les sociétés à nommer plus de femmes dans les conseils d'administration. Elle devait rester une semaine. Le public accueillit la statue avec tant d'enthousiasme que le Maire de New York donna l'autorisation pour qu'elle reste en place jusqu'au 8 mars 2018. Un enthousiasme unanime ? Non, pas vraiment ! Arturo di Modica, le créateur de Charging bull, estime que la petite fille dénature le message de son œuvre et porte atteinte à ses droits d'auteur. Il juge, qu'à cause de cette nouvelle statue, son taureau devient une force négative et une menace. Des pétitions circulent pour que la statue soit conservée de manière permanente. Affaire à suivre…

Mise à jour de décembre 2018

La statue de la Fearless girl a fini par être déplacée. Elle ne défie désormais plus le taureau mais la bourse de New York. Elle y a été placée de manière permanente, le 10 décembre 2018. 

 

lundi 17 avril 2017

Irski pisac James Joyce (Écrivain irlandais James Joyce)

Pula, Istrie, Croatie.

L'idée de placer un écrivain à une table de terrasse existe un peu partout dans le monde. On se souviendra qu'à Lisbonne, on peut boire un verre avec Fernando Pessoa. À Pula, en Croatie, on peut s'attabler avec l'écrivain James Joyce (1882-1941). Mais que fait-il là, loin de son Irlande natale ? Le poète et romancier y a vécu d'octobre 1904 à mars 1905. En exil, il comptait enseigner l'anglais à Zurich mais n'obtient finalement un poste qu'à Pola, en Autriche-Hongrie (aujourd'hui Pula, en Croatie). Il en fut chassé quand les Autrichiens soupçonnèrent un réseau d'espionnage et expulsèrent tous les étrangers. Aujourd'hui, les Croates et les nombreux touristes peuvent prendre un verre avec lui à la terrasse du Caffe Uliks, dont le nom est tiré du titre d'un des roman de l'écrivain : Ulysse, publié en 1922.


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