Rad der Kindheit (Roue de l'enfance)

Gronau, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne. 

On le sait, les enfants aiment montrer un peu partout : sur un muret, sur du mobilier urbain, sur une sculpture… bref sur tout ce qui n'est pas prévu pour accueillir un être humain. C'est sans doute un peu cela que ce sculpteur a voulu montrer dans cette œuvre. Sur cette roue qui sert de fontaine, il a ajouté cinq enfants se servant de la structure comme d'un engin d'une plaine de jeux. On y montre, on s'y accroche, on se retrouve la tête en bas… Ces enfants ne sont sans doute pas un modèle de prudence mais ça donne une belle sculpture…  

L'arroseur arrosé

Besançon, Doubs, France. 

Aujourd'hui, je vous emmène sur le tournage d'un film mythique. Non, ce n'est pas Titanic, Ben Hur ou La grande vadrouille mais l'un des tout premiers films de l'histoire du cinéma : Le jardinier et le petit espiègle, plus connu sous le titre L'arroseur arrosé, réalisé par Louis Lumière (1864-1948) en 1895. Les moyens sont limités et le scénario tient en quelques mots : un gamin espiègle bloque l'eau du tuyau d'arrosage d'un jardinier en posant son pied sur le tuyau et le relâche au moment où le jardinier inspecte le tuyau arrosant ainsi le jardinier. Si le film a été tourné à La Ciotat, c'est à Besançon, ville natale des Frères Lumière, qu'a été édifiée cette sculpture où on retrouve le gamin espiègle, le pied sur le tuyau, le jardinier inspectant le tuyau d'où sort un jet d'eau et la caméra de Louis Lumière. 

 

Paulchen - der junge Paul Harris (Petit Paul - le jeune Paul Harris)

Lüdinghausen, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Lui, c'est Paulchen ou "Petit Paul", même s'il y a peu de chance que quelqu'un ait, un jour, donné ce diminutif allemand à ce futur avocat américain, né à Racine, dans le Wisconsin. Ce petit garçon est en fait Paul Harris (1868-1947), fondateur du Rotary, organisation internationale apolitique rassemblant aujourd'hui plus de 1,2 millions de membres et visant à améliorer les conditions de vie dans le monde. Mais que fait le Petit Paul à Lüdinghausen ? C'est visiblement un cadeau de l'organisation. Pourquoi verse-t-il de l'eau sur le sol ? On cherche encore…

Kinderbrunnen (Fontaine des enfants)

Rhede, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne. 

C'est l'été. Quand, il fait chaud, c'est évidemment agréable de se baigner. On remarquera qu'à Rhede, en Allemagne, les filles restent bien sagement assises le bord de l'eau, alors que les garçons, plus casse-cou, grimpent aux piliers pour épater les filles. On est loin de cette sculpture d'Aix-la-Chapelle où garçons et filles courraient ensemble vers une fontaine. 

Le navetteur

Braine-le-Comte, Hainaut, Belgique. 

"Vite ! Vite ! Le train va partir ! En plus avec cette pluie, je dois faire attention à ne pas marcher dans les flaques. Zut, raté !".
Près de la gare de Braine-le-Comte, deux sculptures évoquent à peu près le même thème : celui des travailleurs qui se rendent à la gare, visiblement en retard. Je vous ai présenté Entre train et loup, il y a longtemps déjà, voici maintenant Le navetteur. En Belgique, un "navetteur" est une personne qui se rend tous les jours dans une autre ville pour y travailler. Ainsi, comme centre économique du pays, Bruxelles accueille quotidiennement de nombreux navetteurs, qu'ils viennent en voiture ou souvent en train. 

Meiselocker (Charmeur de mésanges)

Strasbourg, Bas-Rhin, France.

"Wer nie kenn Meise lockt, isch au kenn Bue" nous dit la dernière phrase du texte apposé sur le piédestal de cette sculpture. Comme vous ne parlez peut-être pas l'alsacien (moi, non plus), je traduis (merci Wikipédia) : "Qui n’a jamais appâté les mésanges n’est pas un vrai garçon !" Sexiste, pas vraiment respectueuse de la nature, cette statue aurait de quoi choquer à notre époque. Elle représente en effet, un jeune Strasbourgeois appâtant les mésanges pour les mettre en cage et les vendre au marché. Cette tradition printanière a donné le surnom de "Meiselocker" aux Strasbourgeois. Elle a été échangée avec une autre sculpture qui fit à l'époque couler beaucoup d'encre, celle du Vater Rhein, jugée trop dévêtue. Elle est maintenant à Munich. Aujourd'hui, considérons la statue de ce jeune charmeur de mésange comme une simple évocation du passé de la ville. Sans jugement…  

Երջանկություն (Bonheur)

Erevan (Երևան), Arménie.

Comment il fait chez vous ? À Erevan, il pleut mais on s'en fiche, on a un parapluie. Il nous permet de continuer à jouer dans ce fabuleux parc du 2800^e anniversaire. Et si on est mouillé, et bien, tant pis, on se sera bien amusés quand-même. En plus, il y a d'autres sculptures d'enfants. Ohé ! Qu'est-ce qu'on est heureux ici ! 

Suudlevad tudengid (Étudiants qui s'embrassent)

Tartu, Comté de Tartu, Estonie.

Dans la plupart des pays, la météo est rarement radieuse, le 14 février. Il pleut, il neige, il fait gris, la plupart du temps. Pourtant, c'est cette date qui a été choisie pour fêter les amoureux. C'est vrai que la météo n'est sans doute pas la chose la plus importante quand on est amoureux. Regardez d'ailleurs, ces étudiants de Tartu, en Estonie. Ils s'embrassent sous un parapluie. Et ne croyez pas que c'est juste dans l'imagination du sculpteur. Il s'est inspiré d'une scène bien réelle mettant en scène son neveu embrassant son amoureuse, sous un parapluie. Ça demande un peu de technique mais l'amour permet tout… 

Luca-szobor (Statue de Luca)

Kecskemét, Bács-Kiskun, Hongrie.

Les escargots et les tortues ont la particularité de transporter leur maison sur leur dos. Est-ce la raison pour laquelle ces animaux semblent fasciner les sculpteurs ? Dans les œuvres que je vous ai précédemment présentées, ils ont souvent été représentés de manière incongrue. Ici, on les retrouve de façon plus réaliste : une petite fille, entourée de tortues, observe la coquille d'un escargot. Il est à noter que dans le projet original, les tortues devaient être malgaches mais vu le lieu où l'œuvre a finalement été installée, des tortues des marais ont semblé plus naturelles. L'une d'entre elles s'appelle Luca et a donné son nom à la statue.

Klever Schüsterken (Petit cordonnier de Clèves)

Clèves (Kleve), Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Si les 7 nains vont au boulot en chantant, les cordonniers de Clèves y vont en sifflant. C'est vrai qu'ils ont raison d'y aller gaiement : la ville est réputée dans toute la région pour ses chaussures pour enfants. C'est grâce à la création de la société Elefanten au 19e siècle. Cette société a été la première à vouloir créer des chaussures qui s'adaptaient aux pieds des enfants et non l'inverse. La semelle devient également souple. Deux innovations importantes ! En souvenir de cette époque, une statue fontaine a été édifiée. Avec le chevalier au cygne, ce petit cordonnier est un des symboles de la ville.

 

Le grand Georges

Marche-en-Famenne, Province de Luxembourg, Belgique.

"Oyez, oyez, Mesdames et Messieurs,

L'année 2021 est arrivée. Toutes les sculptures de ce blog et son créateur vous souhaitent une année épanouissante et heureuse. On vous promet encore de nombreuses découvertes sculpturales des quatre coins du monde."

Imaginez que dans votre ville ou votre village, une personne appelle la population à l'aide d'une cloche pour leur annoncer diverses nouvelles. Ça peut vous paraître d'un temps bien lointain. À Marche-en-Famenne, Georges Peret (1897-1980) fut le dernier sonneur public. Il officia des années 1930 à 1950. Les Marchois se souviennent encore de lui, pas uniquement, grâce à cette sculpture mais aussi parce qu'il est devenu un personnage folklorique local, notamment lors du festival Statues en Marche, où les participant se griment en statues.

Et alors que j'ai décidé depuis plusieurs jours de vous présenter cette sculpture pour commencer l'année, j'apprends aujourd'hui que Georges Marion, qui a incarné le grand Georges lors du festival Statues en Marche, ces dernières années, est décédé prématurément, ce 31 décembre. Une pensée pour lui et ses proches.

Le cœur de Troyes

Troyes, Aube, France.

Terminons cette année difficile sur un cœur, un cœur de Champagne, même. Un cœur qui s'illumine le soir, qui bat littéralement. Ce cœur dédions-le à toutes les victimes du covid-19, d'où qu'elles soient. Dédions-le aussi au personnel soignant et à tous ceux et toutes celles qui ont combattu et combattent toujours le virus qui nous aura toutes et tous marqués cette année. Je vous souhaite un bon passage à l'an 2021. 

Հոգատարություն (Attention)

Erevan (Երևան), Arménie.

Le mobilier urbain n'est pas toujours prévu pour les enfants. Cette petite fille, elle, a pu compter sur la galanterie et surtout sur l'attention de ses copains. Ces deux petits garçons l'aident en effet à atteindre cette fontaine d'eau potable beaucoup trop haute pour elle. Si ça, ce n'est pas gentil... Mais on peut quand-même s'interroger : les concepteurs de ce tout nouveau parc, inauguré en 2019 dans la capitale arménienne, ont-ils néanmoins prévu des fontaines d'eau potable à portée des enfants ? On ira vérifier...

Die Quelle bei Sonnenborn (La source à Sonnenborn)

Münster, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Si la scène de cette sculpture se déroule clairement dans des temps anciens, on peut quand-même affirmer que les choses n'ont pas fondamentalement changé. Les enfants continuent à jouer pendant que leur mère s'attèle aux tâches ménagères.

J'ai trouvé cette œuvre par hasard. Sans plaque, elle restait assez mystérieuse. Grâce à l'office du tourisme de la ville, j'ai pu en découvrir la sculptrice. Sur Internet, j'ai pu en trouver le titre mais seulement deux photos, qui ne montrent que les enfants. Comme si, elle n'intéressait personne. Je suis donc ravi de vous faire découvrir cette sculpture largement méconnue et pourtant très réussie. 

Lekende barn (Enfants qui jouent)

Oslo, Østlandet, Norvège.

Centre d'Oslo, quatre enfants au bord du bassin entourant une grande fontaine. Ils semblent prêts à rentrer dans l'eau. Ils sont séparés en deux groupes : d'un côté les filles, de l'autre les garçons. Quel groupe aura le courage de rentrer dans l'eau glacée en premier ? Lequel arrivera à la fontaine en premier ? Nous ne le saurons jamais… Ces enfants jouent et, nous, nous essayons d'imaginer la suite de l'histoire.

Schängelbrunnen (Fontaine du Schängel)

Coblence (Koblenz), Rhénanie-Palatinat, Allemagne.

Si vous vous rendez à Coblence, vous risquez de vous faire cracher dessus par un petit garçon. Ne vous offusquez pas, ce garçon est un Schängel et il est le symbole de la ville. Le mot est une déformation du prénom Jean et vient d'une époque où la ville était française (de 1794 à 1814). Si le mot "Schängel" était au départ péjoratif car il désignait un enfant franco-allemand, les natifs de la ville sont à présent fiers de revendiquer ce surnom. L'esprit espiègle de ces garçons est représenté tant dans la sculpture centrale que dans les bas-reliefs du bassin. Contrairement à beaucoup de fontaine, l'eau n'atterrit pas uniquement dans ce bassin. Le Schängel crache toutes les deux minutes environ et arrose les passants. Rassurez-vous, ce n'est que de l'eau. 

Christian IV's hanske (Gant de Christian IV)

Oslo, Østlandet, Norvège.

Cette main gantée n'est pas n'importe laquelle et ce geste n'est pas anodin pour la capitale norvégienne. En 1624, la ville d'Oslo est détruite par un incendie. Le Roi de Danemark et de Norvège Christian IV décide de la reconstruire plus à l'ouest. Cette main est la sienne qui montre où il souhaite la rebâtir. La ville devient Christania, en son honneur. Ce n'est qu'en 1925 qu'elle reprend le nom d'Oslo. Aujourd'hui, une place fait encore référence à l'ancien nom de la ville. Une fontaine surmontée d'une sculpture rappelant la refondation de la ville y a été érigée. 

Türelüre-Lißje

Aix-la-Chapelle (Aachen), Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Les chansons enfantines sont parfois cruelles. L'une d'entre elles, Türelüre-Lißche uus Klapperjaaß, très connue à Aix-la-Chapelle, conte l'histoire d'une petite fille du nom de Lißje (ou Lißche). Un jour, alors qu'un besoin naturel se faisait ressentir, trois jeunes garçons l'entourèrent pour lui bloquer le passage. N'y tenant plus, elle finit par s'accroupir et fit pipi dans sa culotte. L'histoire se passe dans la Klappergasse où a été érigée cette sculpture ou plutôt cette fontaine. Pas la peine de vous expliquer pourquoi une fontaine. Elle est alimentée par les eaux souterraines du Pau. Quant au nom, il est difficilement traduisible. Le mot "Türelüre" vient du français "turelure", qui désigne un refrain ou une répétition.

Je vous laisse découvrir le texte de la chanson dans sa langue originale :

Türelüre-Lißje uus Klapperjaaß
Wovör hat dat Kengsche et Böksje esue naaß
Haue die Schelme va Jonge jeddooe
Haue dat Kengsche net pesse losse jooeh
Türelüre-Lißje uus Klapperjaaß
Dovör hat dat Kengsche et Böksje esue naaß

Shell boys (Garçons aux coquillages)

Stuart, Floride, États-Unis.

Quand il fait chaud, les enfants aiment souvent jouer avec l'eau. On s'éclabousse, on s'arrose, on trempe les mains et/ou les pieds, on se renverse un sceau sur la tête. On peut aussi passer ce liquide rafraîchissant d'un récipient à un autre, c'est toujours amusant, surtout quand on en met partout et que les récipients sont d'immenses coquillages. Cette fontaine/sculpture se veut aussi porteuse d'espoir. Elle est située dans un hôpital de Floride, spécialisé dans le traitement du cancer. Une pensée pour celles et ceux qui y sont soignées…

Grinegutten (Garçon qui pleure)

Bergen, Vestlandet, Norvège.

"Mais c'est froid !!! En plus, tout le monde regarde. Je veux rentrer chez moi". C'est vrai, quoi ! Quelle idée de doucher ce petit garçon en plein milieu d'un parc. Tout nu, en plus ! Et ce n'est pas uniquement par temps chaud. C'est toute l'année. Déjà qu'en été, l'eau à Bergen ne doit pas être très très chaude, vous vous imaginez en hiver ? Et puis, certains s'étonnent qu'il pleure. Pauvre enfant !