Het havenboefje (Le gamin du port)

Anvers (Antwerpen), Province d'Anvers, Belgique.

La vie réelle inspire souvent les artistes et l'art en inspire d'autres. Eugeen van Mieghem (1875-1930) est un peintre anversois de la fin du 19^e siècle et du début du 20^e siècle. Ses parents tenaient un café sur les docks. Il tient bien évidemment son inspiration de la population qu'il y croise : dockers, prostituées, habitués du bistrot, migrants partant vers l'Amérique et… les enfants des rues qui fréquentent le port. Plusieurs de ses tableaux représentent ces "havenboefjes" (gamins du port). Aujourd'hui, plusieurs sculptures inspirées de ses peintures sont visibles sur les quais du port d'Anvers. Un jeune garçon aura inspiré un peintre dont le tableau a donc inspiré cette peinture. Dommage, on ne connaît pas la destinée, ni même le nom de cet enfant…

Folkvisan (Chanson populaire)

Borås, Västra Götaland, Suède.

Comme dans de nombreux pays, les salles de concert de Suède sont fermées depuis des mois. Pour les musiciens, c'est évidemment un coup dur. Alors, beaucoup continuent certainement à jouer chez eux, sans public, juste pour le plaisir. Évidemment chez soi, on peut-être un peu plus relax. Pas besoin d'un smoking, d'un nœud pap' pour faire vivre la musique. Alors, autant être à l'aise… en jeans, en pull ou même… dans le plus simple appareil. L'important… c'est la musique ! 

Cocking a snook (Pied de nez)

Tameside, Grand Manchester, Royaume-Uni.

Ce garçon n'est pas le premier enfant effronté que je vous présente. Après ce garnement anversois qui montrait ses fesses, voici un gamin faisant un pied de nez aux passants dans le grand Manchester. Certes, vous me direz que c'est quand-même un peu plus chic, même si les deux gestes restent un affront à l'autorité, universellement reconnus comme tel. Cependant, le terme "pied de nez" est un peu mystérieux. En fait, il indique qu'on allonge le nez d'un pied, même si le pied français faisait quand-même plus de 32 cm, nettement plus qu'une petite main d'enfant. En allemand ou en néerlandais, on n'a pas mesuré, on parle de "long nez" (respectivement "lange Nase" et "lange neus"), alors que l'origine de l'expression anglaise "cocking a snook" reste assez incertaine…

Kargula i Pawlaka (Kargul et Pawlak)

Toruń, Couïavie-Poméranie, Pologne.

- Ça y est, on y est !
- Tu es sûr ?
- Mais, oui, nous voilà en Amérique !
- Ça ressemble quand-même beaucoup à la Pologne.
- Mais non, on est à Chicago, la ville des gangsters, d'Al Capone, le théâtre de tant de films américains.
- Oui mais nous, on est les héros de films polonais…
- Et alors ? On peut bien rêver d'être connus partout sur Terre, non ?

Je vous présente Władysław Kargul et Kazimierz Pawlak, deux héros du cinéma polonais. Entre 1967 et 1977, ils ont vécu des aventures dans trois films, sous les traits de Władysław Hańcza (1905-1977) et Wacław Kowalski (1916-1990). Cette sculpture est inspirée du troisième film, Kochaj albo rzuć, et montre l'arrivée des deux hommes à Chicago. Évidemment, Toruń ne ressemble pas tout-à-fait à Chicago mais, lors l'inauguration de la sculpture devant un cinéma, une grande fête "à l'américaine" a été organisée.

Luca-szobor (Statue de Luca)

Kecskemét, Bács-Kiskun, Hongrie.

Les escargots et les tortues ont la particularité de transporter leur maison sur leur dos. Est-ce la raison pour laquelle ces animaux semblent fasciner les sculpteurs ? Dans les œuvres que je vous ai précédemment présentées, ils ont souvent été représentés de manière incongrue. Ici, on les retrouve de façon plus réaliste : une petite fille, entourée de tortues, observe la coquille d'un escargot. Il est à noter que dans le projet original, les tortues devaient être malgaches mais vu le lieu où l'œuvre a finalement été installée, des tortues des marais ont semblé plus naturelles. L'une d'entre elles s'appelle Luca et a donné son nom à la statue.

Klever Schüsterken (Petit cordonnier de Clèves)

Clèves (Kleve), Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Si les 7 nains vont au boulot en chantant, les cordonniers de Clèves y vont en sifflant. C'est vrai qu'ils ont raison d'y aller gaiement : la ville est réputée dans toute la région pour ses chaussures pour enfants. C'est grâce à la création de la société Elefanten au 19e siècle. Cette société a été la première à vouloir créer des chaussures qui s'adaptaient aux pieds des enfants et non l'inverse. La semelle devient également souple. Deux innovations importantes ! En souvenir de cette époque, une statue fontaine a été édifiée. Avec le chevalier au cygne, ce petit cordonnier est un des symboles de la ville.

 

Deux jeunes garçons courant

Oslo, Østlandet, Norvège.

Le livre Le langage des gestes pour les nuls de Joseph Messinger nous apprend que "Les bras levés possèdent le pouvoir « magique » de redonner le moral à ceux qui les voient", même si cette position est en réalité si inconfortable qu'elle ne peut durer que très peu de temps. S'agissant de statues, on imagine qu'elles sont immunisées contre la douleur. Alors, ne pensons qu'au positif et retenons surtout l'énergie positive qui s'en dégage. On ne sait pas très bien d'ailleurs pourquoi ces deux garçons lèvent les bras en l'air. Est-ce la fin d'une compétition ? Ou courent-ils vers quelqu'un qu'ils aiment ? Ou peut-être viennent-ils de recevoir une bonne nouvelle ? Une autorisation d'aller se baigner ? Comme tant d'autres, cette sculpture permet à chacun d'imaginer sa propre histoire. C'est quoi la vôtre ?