mercredi 18 octobre 2017

La liseuse

Gap, Hautes-Alpes, France.

Certains lisent bien installés dans un fauteuil, d'autres assis sur un banc, dehors, à respirer le bon air. D'autres encore couchés sur leur lit, voire parterre. Et puis, il y a ces lecteurs et ces lectrices qui lisent n'importe où : debout dans le métro, dans le brouhaha d'une foule. Je vous ai déjà présenté plusieurs lecteurs. La liseuse de Gap a choisi de parcourir son livre assise sur le rebord d'une fontaine. Ce n'est pas forcément l'endroit idéal. Le papier et l'eau de la fontaine ne font pas forcément bon ménage mais tant pis. Sa lecture ne l'empêche pas de rester bien droite, le livre porté à la hauteur de son visage. Elle a posé son pied sur un bloc de pierre. En effet, la lecture sur une place publique est parfois rude et son pied avait été littéralement cassé. Nous lui souhaitons une très belle lecture.

La liseuse, sur la Place Alsace Lorraine, à Gap

vendredi 13 octobre 2017

Le caniche français et le carlin anglais

Montréal, Province de Québec, Canada.

Deux mondes si éloignés et si proches à la fois. D'un côté, une femme en tailleur. Chanel, bien évidemment ! Un petit chapeau bien comme il faut sur la tête et, dans ses bras, un caniche français. Derrière son masque, elle regarde d'un air dédaigneux l'immeuble de la Banque de Montréal, symbole de la puissance économique anglaise. 

À 210 pieds de là, enfin… à 65 mètres de là, un homme adopte quasi la même position. Costume chic à l'anglaise, il tient, lui aussi un chien sans ses bras. Mais attention, pas un de ces chiens tout bouclés. Non, Monsieur tient dans ses bras un carlin anglais. Même masque et même regard hostile mais vers quoi est-il dirigé ? Oh my God ! Vers la Basilique Notre-Dame, symbole de la puissance religieuse française.

Dans leurs bras, les deux chiens, eux, se moquent de ces considérations historico-linguistiques. Ils espèrent juste pouvoir descendre de ces bras qui les retiennent prisonnier. Ils rêvent de pouvoir jouer ensemble sur la Place d'Armes.

Ces deux sculptures caricaturent l'opposition entre Francophones et Anglophones de Montréal, tout en donnant à chacun des personnages un air suffisant et snob. Finalement, il y a peut-être peu de choses qui les différencient vraiment.


Le Caniche français, Place d'Armes, à Montréal
Le caniche français

dimanche 8 octobre 2017

De kotmadam (La logeuse)

Louvain (Leuven), Brabant Flamand, Belgique

La ville de Louvain, non loin de Bruxelles, accueille une des universités les plus réputées de Belgique. Les étudiants y affluent, même s'ils ne sont pas tous originaires de Louvain. Certains louent donc un logement d'étudiant, un "kot", comme on dit en Belgique tant en néerlandais qu'en français. Une kotmadam est donc une (ma)dame qui s'occupe de kots. En plein cœur de la ville, on peut s'asseoir à côté d'une de ces dames. Une cafetière à la main, elle offrira sans doute un petit café aux étudiants, même si Louvain est plutôt connue pour sa bière. Un bel hommage malgré tout à cette fonction indispensable…

De kotmadam sur le Oude Markt de Louvain

jeudi 5 octobre 2017

Stelzenkinder (Enfants aux échasses) / Stelzenläufer (Échasses)

Aix-la-Chapelle (Aachen), Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

À seulement quelques centaines de mètres de la Friedrich-Wilhelm-Platz, qui constitue le cœur d'Aix-la-Chapelle, on trouve une petite place discrète, entourée de verdure, où deux enfants s'amusent sur des échasses. Moins ennuyés par les badauds que les statues de la fontaine Kreislauf des Geldes, l'ambiance est propice aux confidences. Le garçon semble vouloir s'approcher timidement de son amie. Veut-il lui confier un secret ? Lui déclarer sa flamme ? On peut tout imaginer…

lundi 2 octobre 2017

Non violence

Malmö, Scanie, Suède.
New York, État de New York, États-Unis.
Luxembourg, Canton de Luxembourg, Luxembourg.

En cette Journée internationale de la non-violence, on ne pouvait pas passer à côté de cette sculpture. Aussi célèbre soit elle, on ne connaît pas forcément son histoire. Ce revolver Colt Python 357 au canon noué a été imaginé par un sculpteur suédois, peu après l'assassinat à New York du chanteur John Lennon (1940-1980). Il existe de nombreux exemplaires de cette œuvre mais trois d'entre elles sont considérées comme "originales". Tout d'abord, celle de Malmö, en Suède, pays dont est originaire le sculpteur. Le deuxième exemplaire fut offert par le Luxembourg pour être placé devant le siège de Nations-Unies à New York. Le troisième exemplaire a été érigé devant le bâtiment Jean Monnet, occupé par la Commission européenne, à Luxembourg. Même si cette œuvre et cette journée n'effacera pas la violence, il n'est pas interdit d'espérer qu'un jour, les êtres humains cesseront de s'entretuer.


La scupture "Non violence" à Malmö
À Malmö

mardi 26 septembre 2017

William Butler Yeats

Sligo (Sligeach), Connacht, Irlande.

Quand un homme de lettres fait l'objet d'une sculpture, il manque souvent ce qui l'a rendu célèbre : ses mots. En réalisant cette sculpture, Rowan Gillespie a bien compris qu'il ne pouvait pas représenter le lauréat du Prix Nobel de littérature en 1923, William Butler Yeats (1865-1939), sans évoquer ses poèmes. Le corps de l'écrivain a donc été stylisé pour permettre d'y placer des extraits de plus de 150 de ses poèmes. Cette œuvre se lit donc autant qu'elle ne se contemple.

There are no strangers here;
Only friends you haven't yet met.


Statue de William Butler Yeats, à Sligo

vendredi 22 septembre 2017

Trold der lugter kristenblod (Troll qui sent le sang chrétien)

Copenhague (København), Hovedstaden, Danemark.

Copenhague n'est pas seulement une ville de canaux. Elle est aussi une ville de l'imaginaire. La capitale danoise fait, en effet, la part belle à des sculptures consacrées à des créatures imaginaires. Outre au moins quatre statues de sirènes, on rencontre aussi… un troll. Il déambule dans les jardins de la glyptothèque Ny Carslberg, fondée par Carl Jacobsen, le fils du fondateur de la société brassicole Carlsberg. Il n'est pas attiré par l'odeur de la bière, ni par l'odeur des sucreries vendues dans les Jardins de Tivoli, tout proches. C'est le sang chrétien qui l'attire. Les trolls sont, en effet, des êtres imaginaires issus du folklore scandinave. Ces êtres sont considérés comme païens et dangereux. Alors, faites attention si vous visitez Copenhague de ne pas vous faire attaquer par ce troll encore en liberté.

Placée à l'origine près de l'église Jesuskirken, construite à la demande de Carl Jacobsen, aussi à l'origine de la glyptothèque, elle provoqua un tel tollé qu'elle fut déplacée près de la glyptothèque. En 2002, l'église a voulu la récupérer mais n'en a obtenu qu'une copie.

Troll dans le parc de la glyptothèque Ny Carlsberg à Copenhague

Rechercher une statue insolite sur ce blog