Homme jouant avec quatre enfants

Oslo, Østlandet, Norvège.

C'est l'une des statues les plus connues du Parc Vigeland, à Oslo, mais aussi l'une des plus mystérieuses. Que font exactement cet homme et ces bébés ? L'homme est-il attaqué par les bébés ? Jongle-t-il avec eux ? Ou simplement joue-t-il avec eux comme l'indique le guide officiel qui me sert de référence pour les titres des œuvres ? Certains qualifient aussi les bébés comme des génies. Chacun se fera sa propre interprétation de l'œuvre. Elle n'en demeure pas moins également une des réalisations les plus souvent citées parmi les sculptures insolites du monde entier.

Grinegutten (Garçon qui pleure)

Bergen, Vestlandet, Norvège.

"Mais c'est froid !!! En plus, tout le monde regarde. Je veux rentrer chez moi". C'est vrai, quoi ! Quelle idée de doucher ce petit garçon en plein milieu d'un parc. Tout nu, en plus ! Et ce n'est pas uniquement par temps chaud. C'est toute l'année. Déjà qu'en été, l'eau à Bergen ne doit pas être très très chaude, vous vous imaginez en hiver ? Et puis, certains s'étonnent qu'il pleure. Pauvre enfant !

Sjømannshustruen (Femme de marin)

Tjøme, Østlandet, Norvège.

On ne va pas voir Verdens Ende pour ses sculptures. On y va pour voir ces îlots de rochers qui s'avancent dans la mer. On y va pour ce phare atypique fait de galets et surmonté d'une perche où se balance un braséro. On y va pour aller au bout de cette presqu'île, tout au bout, au bout du monde ("verdens ende" en norvégien) et admirer un des plus fabuleux paysages norvégiens. Et pourtant, c'est une sculpture que je vous présente. Je ne m'attendais pas à en trouver une à cet endroit mais cette mère et ses enfants qui attendent un mari et un père parti en mer, quoi de plus naturel de les y trouver ? Ils sont au bout du monde et celui qu'ils attendent est parti encore plus loin… 

Jeune femme dansant

Oslo, Østlandet, Norvège.

Non mais vous avez vu mes cheveux, comme ils sont longs ? À peine 90 ans de confinement dans ce parc et voilà le résultat ! On dirait une hippie… Ah ben, non, ça n'existait pas encore quand on m'a placée sur le parapet de ce pont. Allez, vite, vite un coiffeur avant que les touristes ne reviennent !! Et on espère bientôt les revoir toutes et tous en bonne santé, même avec les cheveux longs !

Birkebeiner med kongsbarnet (Birkebeiner avec l'enfant royal)

Lillehammer, Østlandet, Norvège.

Non, n'appelez pas directement les services de protection de l'enfance en voyant cette sculpture. Non, les Norvégiens n'ont pas pour habitude de dévaler les pentes à ski avec un enfant sous le bras. Pour comprendre cette sculpture, il faut remonter à 1206. Et c'est là qu'on part dans une histoire compliquée. Le skieur est un Birkebeiner, partisan du Roi, en guerre avec les Bagler qui cherchent à conquérir le pouvoir. L'enfant, c'est Håkon Håkonsson (1204-1263), fils du Roi Håkon III (v. 1170-1204). Seulement voilà, quand Håkon III meurt, il est sans héritier puisque son fils n'est pas encore né et, en plus, il l'a conçu avec une maîtresse. C'est donc le cousin Guttorm (v. 1200-1204) qui devient Roi à l'âge de 4 ans mais il meurt à son tour à peine sur le trône et forcément sans descendance. On va donc chercher un autre Roi : Inge II (1185-1217). Le conflit entre les Birkebeiner et les Baglers s'intensifie et font craindre pour l'enfant royal illégitime. Sa mère, demande alors à deux Birkebeiner de l'amener au Roi Inge II, qui accepte de l'élever. Håkon Håkonsson lui succèdera sous le nom d' Håkon IV. Voilà comment un fils a enfin succédé à son père avec 13 ans de retard. Le voyage pour protéger le jeune Håkon est commémoré chaque année depuis 1932 lors d'une course de ski de fond appelée Birkebeinerrennet, entre Rena et Lillehammer. Tous les concurrents doivent porter un sac de 3,5 kg pour symboliser l'enfant. J'espère que vous avez tout suivi.

Petit garçon et petite fille à cheval sur le dos d'une femme

Oslo, Østlandet, Norvège.

Que ne faut-il pas faire pour amuser les enfants ? Certains parents – même beaucoup sans doute – donnent physiquement de leur personne. Pas uniquement en s'asseyant en tailleur pour jouer avec des figurines ou à un jeu de société. Pas seulement pour les soulever sur un jeu dans une plaine de jeux. Non, voilà parfois des parents à quatre pattes avec deux enfants sur le dos. Ils deviennent l'espace d'un instant le cheval à qui les cavaliers en culottes courtes (enfin… façon de parler, vu la statue) donnent des ordres, pour leur plus grande joie. Allez, hue, plus vite !

Skårungen (Apprenti pêcheur) / Fiskergutten (Garçon pêcheur)

Ålesund, Vestlandet, Norvège.
Akureyri, Norðurland eystra, Islande.

Pour cette sculpture, je vais vous raconter comment je l'ai connue. En 2014, je voyageais en Islande, lorsque j'ai découvert, à Akureyri, une petite statue perdue sur un quai représentant un jeune marin. Aucune plaque ne me permettait d'en identifier ni le sculpteur, ni même le titre. Mes recherches sur Internet ne m'apportèrent pas plus d'information jusqu'à l'année dernière. Je préparais, en effet, un voyage en Norvège, lorsque je découvris une sculpture familière, à Ålesund : le même jeune marin mais en plus grand et dans un lieu plus fréquenté. La sculpture norvégienne est en réalité l'originale. La ville en a offert une copie à la vile islandaise avec laquelle elle est jumelée. Nos deux jeunes marins sont donc des frères jumeaux séparés par 1200 km.

L'originale à Ålesund

Bébé assis dans l'arbre

Oslo, Østlandet, Norvège.

Je vous ai déjà présenté deux types de sculptures qu'on peut admirer dans le Parc Vigeland à Oslo : une sculpture en bronze située sur le pont et une sculpture en granit, disposée sur le plateau du monolithe. Aujourd'hui, je vous propose l'une des sculptures du pourtour de la fontaine. Également en bronze, les sculptures qui ornent le bord de l'immense fontaine située entre le pont et le plateau, représentent des arbres sur lesquels on peut voir différents personnage à plusieurs âges de la vie. Commençons par ce bébé qui suce son pouce. Par rapport aux deux autres, il contraste par la sérénité qui s'en dégage. Il attendrit certainement plus d'un visiteur.

Pingvinene (Les pingouins)

Tønsberg, Østlandet, Norvège.

- Non, non et non. Cette année, on ne va pas fêter Noël chez ta mère !
- Mais enfin, chéri, elle a tout préparé.
- Encore son poisson surgelé comme d'habitude ?
- Mais, c'est parce qu'il est frais et tu sais bien que sur la banquise, il fait froid.
- Et ton frère, il sera là ?
- Mais oui, comme d'habitude.
- Avec son nœud pap', on dirait un pingouin.
- Mais on est une famille de pingouins, mon chéri.
- Mmmh, pas faux ! Bon, ok, on y va mais à la moindre réflexion sur les manchots, je lui cloue le bec.
- Allez, c'est Noël, vous pouvez faire une trêve, non ?
- Ok, c'est d'accord.

Que vous le passiez en famille, avec des amis, seul·e ou au travail, je vous souhaite à toutes et tous un excellent réveillon et un joyeux Noël !

Sittende pike med hodetelefon "Et bilde på vår tid" (Fille assise avec casque "Une image de notre temps")

Oslo, Østlandet, Norvège.

"Dans tes écouteurs jouent des cassettes, des sons qui font bouger ta tête. C'est pas si bête." chantait Michel Sardou en 1980 (dans K7). Si la musique a toujours occupé une place importante dans la vie des jeunes, il est clair que l'invention du walkman en 1979 par Sony a révolutionné le rapport des jeunes avec la musique. Un lecteur le plus transportable possible et des écouteurs ont permis de transporter la musique, toute la musique, là où on ne l'attendait pas. Évidemment 40 ans après, les jeunes n'écoutent plus la même musique, les supports ont changé, les appareils aussi mais, depuis 40 ans, la plupart des jeunes emportent avec eux leurs chansons préférées pour l'écouter à l'école, en rue ou dans le métro, sur leur baladeur, leur lecteur MP3 ou maintenant sur leur téléphone portable. L'"image de notre temps" réalisée en 2014 par la sculptrice Marit Krogh n'est-elle pas finalement intemporelle ?

Scandinavian Star

Oslo, Østlandet, Norvège.

Cette statue d'une jeune maman tenant par la main un enfant qui tente d'attraper son ours en peluche peut faire sourire. Elle relate pourtant un épouvantable drame. Le 6 avril 1990, vers 21:45, le Scandinavian Star quitte le port d'Oslo, en Norvège, pour Frederikshavn, au Danemark. À son bord, 383 passagers et 99 membres d'équipage. Près d'un tiers d'entre eux n'arriveront jamais à destination. En effet, vers 2 heures du matin, des incendies d'origine criminelle, éclatent sur le pont 3, avant de s'étendre à tout le bateau. À des problèmes techniques s'ajoute l'incompétence du personnel, formé à la va-vite et ne parlant ni l'anglais, ni la langue des passagers. Le bilan est lourd : 158 morts. L'auteur des faits reste encore inconnu. Ce monument est érigé à Oslo à la mémoire des victimes.  

Pillarguristatuen (Statue de Pillarguri)

Sel, Østlandet, Norvège.

Remontons au début du 17^e siècle. À cette époque, la guerre de Kalmar oppose la Suède et le Danemark. La Suède revendique une partie du territoire norvégien, alors contrôlé par le Danemark. Pour vaincre son voisin, la Suède a enrôlé des miliciens écossais. Ceux-ci doivent regagner leurs troupes en passant dans la région d'Otta. Mais la milice norvégienne paysanne leur tend une embuscade. C'est la bataille de Kringen. La légende attribue la victoire dano-norvégienne à une jeune femme nommée Pillarguri (ou Prillar-Guri). C'est elle qui a averti la milice de l'arrivée des Écossais, à l'aide d'un instrument appelé "prillar", une sorte de cor. Les documents historiques ne portent cependant aucune trace de la jeune femme. Pourtant, aujourd'hui, une statue lui est consacrée à Otta, dans la commune de Sel, dont l'écusson porte lui aussi une représentation de Pillarguri.

Avisgutt (Crieur de journaux)

Ålesund, Vestlandet, Norvège

"Demandez le journal ! Demandez le dernier Sunnmørsposten pour tout connaître sur l'actualité ! Des enfants se battent dans un parc à Oslo. Filuś attend toujours son maître à Toruń. Jacques Brel en concert à Bruxelles. Un homme se sauve de la noyade à Lyon. Météo : il pleut à Lausanne. Et Statues Quo présente sa 300^e sculpture."

Eh oui ! Nous y voici ! Cette statue norvégienne est la 300^e œuvre que je vous présente sur ce blog. Et souvenez-vous : le tout premier billet était consacré à un vendeur de journaux portugais. On pourrait dire que la boucle est bouclée. Mais non ! Je vais continuer à vous présenter des sculptures insolites placées ici ou là, toujours dans des lieux publics accessibles gratuitement. Ces sculptures embellissent nos villes et nos villages, même si elles ne sont pas toujours très connues. Alors, d'où que vous soyez, partagez les billets des statues qui vous plaisent. Vous les ferez vivre à travers le Net.

Jeunes garçons se battant

Oslo, Østlandet, Norvège.

Ah, les garçons, il faut toujours qu'ils se battent. Surtout à un certain âge. Et en avant que je te mette à terre, que je te pousse la tête contre le sol, que je flanque un coup de poing au visage… Même si ce genre de scène est souvent quelque peu caricaturé dans l'art. Parmi ces garçons peut-être retrouve-t-on l'enfant furieux que je vous ai présenté au début du mois, un peu plus grand. Cette œuvre est en tout cas dans le même parc et imaginée par le même sculpteur : Gustav Vigeland. Elle est cependant réalisée dans une matière différente, le granit, et fait partie d'un ensemble montrant 36 scènes de la vie, de la naissance à la mort, autour d'une immense colonne, le monolithe.

Sinnataggen (Enfant furieux) / Angry boy (Garçon en colère)

Oslo, Østlandet, Norvège.

"Arrêtez, je ne veux plus qu'on me photographie et encore moins qu'on me touche ! Je ne suis pas un objet.". Ce petit garçon furieux ne fait certainement pas un caprice en réclamant cela. Installé dans le parc de sculptures Vigeland, à Oslo, il en est la star incontestée. Les touristes se massent pour le contempler, le photographier et même le toucher. Certaines parties de son corps ont d'ailleurs pris une couleur dorée à force d'être caressées. Si on le compare parfois à la Petite sirène de Copenhague ou au Manneken Pis bruxellois, cette statue fait pourtant partie d'un ensemble de 214 sculptures (142 statues et 72 bas-reliefs) imaginées par Gustav Vigeland et placées dans le Parc Frogner. Allez savoir pourquoi ce garçon en colère a été choisi comme le symbole du parc et même de la ville. On le retrouve sur les cartes postales, dans les guides mais aussi sur différents objets de marchandising. J'aurai l'occasion de vous présenter bien d'autres œuvres du Parc Vigeland.