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lundi 27 juillet 2020

Éloge du pas de côté

Nantes, Loire-Atlantique, France.

Que ce soit dans une entreprise, dans la politique ou dans n'importe quelle organisation, on trouve des hommes et des femmes accrochés à leur poste. Ils se savent critiqués, peu à la hauteur de la situation, voire complètement nuls mais ils s'accrochent quitte à faire basculer le monde dont ils sont responsables. Je suis sûr que vous aussi vous avez en tête des noms de personnes que vous aimeriez voir faire un pas de côté. Et qu'est-ce que ça donne si une statue classique posée sur un piédestal faisait ce pas de côté ? Le sculpteur Philippe Ramette a concrétisé cette attitude dans une sculpture à Nantes, en se mettant lui-même en scène. Elle nous renvoie aussi à l'actualité récente, à ces statues que certains aimeraient voir faire un pas de côté. Comprenez : ces statues que certains voudraient voir disparaître de l'espace public. Par contre, cette œuvre nantaise, originale, interpellante, provocatrice, on aimerait en voir plus en France où les œuvres monumentales restent très classiques par rapport à ses voisins.
 

samedi 14 mars 2020

La jeune fille qui donne un baiser / Kussend meisje Sofie (Sofie, la fille qui embrasse)

Troyes, Aube, France.
Middelbourg (Middelburg), Zélande, Pays-Bas.

Fais pas ci ! Fais pas ça ! Va pas ici ! Va pas là ! En cette période où on ferme les musées, où on recommande de rester distants les uns des autres, cette sculpture pourrait s'appeler "la résistante". Elle symbolise, en effet, deux choses qui ont drastiquement diminué à cause de cette pandémie : les marques physique d'affection et l'accès à l'art. Ce bisou envoyé dans l'air ne contaminera personne. Et puis une sculpture dans l'espace public, c'est évidemment de l'art qui reste encore un peu accessible. Bien sûr, je ne vous conseillerai pas de partir voir les différentes sculptures de ce blog en ce moment mais en ces temps où tant de personnes sont contraintes de rester chez elles, découvrir les sculptures sur Internet peut vous occuper intelligemment et vous donner des idées de voyages pour plus tard. Je vous embrasse toutes et tous virtuellement. Portez-vous bien !

À Troyes

jeudi 19 décembre 2019

Attendez-moi !

Troyes, Aube, France.

Eh, attendez-moi ! Mais qu'ils sont cons, ces volatiles ! Pourquoi, ils s'envolent ? Je veux juste jouer avec eux. Et je ne sais pas voler, moi. Je vais me retrouver comme un idiot sur ce truc en béton, sans pouvoir remonter. Et si je me lance dans le canal, je vais sentir le chien mouillé, comme l'autre, là-bas, avec sa ribambelle joyeuse. Si au moins, ils m'avaient attendu, ils auraient pu me transporter sur leur dos. J'aurais pu voler comme Saint-Exupéry. Voir Troyes du ciel, ça doit être bôôô. Ils ne sont vraiment pas sympas de casser mes rêves.

Fin septembre 2019 : la ville de Troyes a retiré l’œuvre pour réparation suite à une dégradation intervenue au mois d'août. J'ignore si elle a été réinstallé mais elle le sera certainement prochainement. Attendez-la !


lundi 7 octobre 2019

Lili, la dame au chapeau

Troyes, Aube, France.

On la trouve plutôt jolie, Lili. Mais contrairement à la Lily de Pierre Perret, elle ne vient pas des Somalies mais de Hongrie. Sous son grand chapeau, assise sur un banc sur les quais de la Seine, à Troyes, Lili lit l'histoire des Comtes de Champagne mais se laisse volontiers distraire par les passants. Ils sont nombreux à se faire photographier à ses côtés. La France a été très accueillante avec sa famille. Sa sœur aînée s'est installée à Paris, sous un autre grand chapeau.



vendredi 16 août 2019

Aux bateaux

Mandelieu-La Napoule, Alpes-Maritimes, France.

Dans les images qu'on a toutes et tous des jeux d'enfants, il y a forcément des petits garçons ou des petites filles qui font naviguer un bateau. Qu'il soit construit artisanalement ou acheté, le bateau fascine par son pouvoir de flotter et de bouger tout seul grâce aux remous de l'eau. Les enfants le font naviguer dans une rivière, une baignoire ou comme ici sur un plan d'eau. Même si les garçons représentés dans cette œuvre semblent venus d'une autre époque, je suis sûr que les enfants d'aujourd'hui s'arrêtent pour la contempler. Peut-être ajoutent-ils parfois leur propre bateau.


mercredi 24 juillet 2019

La ribambelle joyeuse

Troyes, Aube, France.

Il fait chaud ! Alors que la canicule a quitté l'Amérique du Nord, c'est l'Europe, à présent, qui subit une chaleur torride. Alors, que faire ? Se baigner, évidemment ! Cette ribambelle d'enfants n'a pas attendu qu'on leur dise pour plonger une tête dans l'eau de l'ancien canal. Munis de bouées, d'un appareil photo, d'un seau, d'un crocodile ou d'un requin gonflable, ils ont tout pour s'amuser dans l'eau ou sur la rive. Ils ont même convié un chien, des canards et… un pingouin. Évidemment, les animaux ont chaud aussi. Allez, tous à l'eau… À la une, à la deux, à la Troyes !!


mercredi 3 juillet 2019

Le téléphone

Courbevoie, Hauts-de-Seine, France

On se trouve ici entre deux mondes, à la charnière entre la téléphonie du 20e siècle et celle du 21e. D'ailleurs, cette sculpture date de 1999. Le téléphone portable se répand de plus en plus, partout dans le monde. Les cabines téléphoniques, elles, vont commencer à se raréfier. En 1997, elles étaient 300.000 en France. Vingt ans plus tard, elles avaient disparu du paysage. Il faut dire qu'entretemps, le téléphone portable, lui, est devenu l'appareil que tout le monde possède. L'homme de cette sculpture n'a plus besoin du téléphone public, il a le sien. Que fait-il dans une cabine ? Peut-être l'habitude ou une envie de téléphoner plus discrètement à une époque où l'on ne partageait pas ses conversations avec tout le monde.


lundi 28 janvier 2019

Fillette au cartable / L'enfant de la mémoire

Villers-sur-Port, Haute-Saône, France

Cette jeune fille s'intéresse-t-elle vraiment aux morts de 14-18 ou attend-elle en fait qu'on vienne la chercher après l'école ? Peu importe, elle est là. En principe, les monuments aux morts ne sont pas d'emblée des œuvres que je souhaite présenter sur mon blog. Ils sont souvent trop classiques, à mon goût. Villiers-sur-Port a choisi de remplacer l'ancien monument par un monument plus moderne et bien plus attractif à mes yeux. Certes, on retrouve les éléments classiques de ce type de monuments : les noms des morts et le texte "À nos enfants". Cependant l'idée d'y placer une petite fille qui regarde cette liste fait toute la différence et toute la modernité du monument. Elle est placée comme si c'était une vraie petite fille qui regarde le monument sans en faire partie. On peut deviner que des nombreux enfants, adolescents ou même adultes se sont déjà placés dans la même position, ont lu le texte ou se sont photographiés avec la fillette, alors qu'ils seraient passés à côté d'un autre monument aux morts sans même le regarder.

vendredi 14 décembre 2018

La parade des anges et des démons

Marquette-lez-Lille, Nord, France.

Beaucoup de parents d'enfants en bas âge ont ce sentiment variable : leur bébé est un ange, le plus souvent, mais il peut aussi se révéler un véritable démon. En 2009, une parade de bébés anges mais surtout de bébés démons a envahi la ville de Lille. L'une de ces sculptures a été conservée à Marquette-lez-Lille. D'après la plaque qui y est apposée, le bébé oscille entre ange et démon. Mais qu'ont fait les enfants des créateurs de ces oeuvres pour mériter une telle image d'eux ?


vendredi 17 août 2018

The weight of oneself (Le poids de soi-même)

Lyon, Rhône, France.

Être classique et moderne à la fois, tel était le défi que s'étaient lancés deux sculpteurs pour la réalisation d'une œuvre destinée à être placée en face du Palais de justice de Lyon. Ils ont donc repris les codes classiques : l'héroïsme, la nudité, les corps parfaits... On y voit un homme qui sauve un autre homme… euh… un autre homme, vraiment ? Les deux individus se ressemblent comme deux gouttes d'eau de la Saône. L'homme se sauve, en fait, lui-même et, d'après les artistes, pose la question de la responsabilité personnelle envers la société. Un débat philosophique à partir d'une statue ? Pourquoi pas ?


vendredi 25 mai 2018

Ensemble pour la Paix et la Justice

Lyon, Rhône, France.

Juin 1996, Lyon accueille le sommet du G7, réunissant les sept pays les plus grandes puissances économiques du monde : les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Canada. À cette occasion, on érige cette sculpture. La symbolique semble claire pour ce père de famille que j'ai croisé moi-même aux abords de l'œuvre : avec un bon levier, on peut soulever le monde. Mais cette sculpture n'est pas du goût de tous. Ces 7 personnages semblent vouloir soulever un monde où seuls comptent les 7 puissances économiques. Les autres pays n'apparaissent même pas sur le globe terrestre. Cible des altermondialistes, l'œuvre est qualifiée de "sculpture de la honte" par ses détracteurs. Alors, pour mieux en profiter, essayons peut-être de la regarder sans y chercher de message, juste pour sa composition loin du classicisme de beaucoup de sculptures en France.


mardi 10 avril 2018

Claude Nougaro

Toulouse, Haute-Garonne, France.

Ah, tu verras, tu verras
À Toulouse, une statue, tu verras, tu verras
Une place c'est fait pour ça, tu verras, tu verras
Tu verras Nougaro étoilé de sueur
Chanter si gentiment avec vous en chœur
Et revenir vers nous scintillant de vigueur
Et tu verras tous ceux qu'on croyait décédés
Reprendre souffle et vie dans la pierre ou la fonte
Jusqu'à la fin des mondes

 (D'après Tu verras, de Claude Nougaro, 1929-2004)


samedi 17 février 2018

Le pouce

Puteaux, Hauts-de-Seine, France.

De nombreux artistes se sont essayés à l'art de l'autoportrait. Ils sont plus rares à avoir reproduit une partie infime de leur corps. Qu'est-ce qui a pris à César de reproduire son pouce dans une taille aussi gigantesque ? Tout a commencé en 1965, pour l'exposition La Main, de Rodin à Picasso. César décide d'agrandir un pouce. Il prend le modèle qu'il a sous la main et c'est le cas de le dire. Son œuvre mesure alors 40 cm. Dans les années '80, il réalise un pouce de 6 mètres de haut pour Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Mais César voit toujours plus grand. Il imagine un pouce de la taille de la Tour Eiffel. Il se contentera d'un pouce de 12 mètres, pesant 18 tonnes. C'est La Défense qui souhaitait compléter sa collection publique d'art contemporain qui le lui commande. Une clause demande que ce pouce-là reste le plus grand.



lundi 4 décembre 2017

L'éloquente

Beaune, Côte-d'Or, France.

C'est joli, ici ! De petits espaces verts bien entretenus, des arcades, un bel espace et puis… ça doit être calme, ici. Je vais y installer ma chaise et… Oh des oiseaux… Ils viennent picorer sous ma chaise. Ils n'ont pas peur. Oh mais il y en a même deux qui se posent carrément sur le dossier… Bonjour, vous ! C'est vraiment un lieu accueillant. Où suis-je d'ailleurs ? On dirait un couvent… Il est écrit quoi sur la façade ? "Hôtel de ville" ? Ah, merci, Monsieur le Maire de m'accueillir chez vous. Avant, je m'étais installée dans le jardin de l’Hôtel Boussard de la Chapelle mais on m'a gentiment demandé de trouver un autre lieu. On aurait pu me confondre avec une statue de Dalí, m'a-t-on dit1. Donc, me voilà, ici. Passez me voir à l'occasion !

1 Le lieu accueille désormais le Dalineum ou Musée Dalí de Beaune.


mercredi 18 octobre 2017

La liseuse

Gap, Hautes-Alpes, France.

Certains lisent bien installés dans un fauteuil, d'autres assis sur un banc, dehors, à respirer le bon air. D'autres encore couchés sur leur lit, voire parterre. Et puis, il y a ces lecteurs et ces lectrices qui lisent n'importe où : debout dans le métro, dans le brouhaha d'une foule. Je vous ai déjà présenté plusieurs lecteurs. La liseuse de Gap a choisi de parcourir son livre assise sur le rebord d'une fontaine. Ce n'est pas forcément l'endroit idéal. Le papier et l'eau de la fontaine ne font pas forcément bon ménage mais tant pis. Sa lecture ne l'empêche pas de rester bien droite, le livre porté à la hauteur de son visage. Elle a posé son pied sur un bloc de pierre. En effet, la lecture sur une place publique est parfois rude et son pied avait été littéralement cassé. Nous lui souhaitons une très belle lecture.

La liseuse, sur la Place Alsace Lorraine, à Gap

mardi 15 août 2017

Antoine de Saint-Exupéry

Lyon, Rhône, France.

"S'il te plaît, dessine-moi un mouton !" Cette phrase tout le monde la connaît. Elle est extraite du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944). Ce conte, œuvre la plus connue de l'écrivain aviateur français, a été publié en 1943 aux États-Unis et n'a été publiée en France qu'après sa mort. Il est aujourd'hui le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible. Sa renommée est donc mondiale et on ne s'étonnera pas de trouver le Petit Prince ou Saint-Exupéry lui-même évoqué dans de nombreuses sculptures aux quatre coins de la Terre. Je vous avais déjà présenté le Premier rêve de Saint-Exupéry près de l'aéroport de Bruxelles. Partons maintenant vers la ville natale de l'aviateur : Lyon. Le choix s'est porté ici tant sur l'auteur que sur le personnage. Au sommet d'une colonne de 5 mètres de haut, ils peuvent observer la vie, thème central du conte.

"Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis." 


samedi 1 juillet 2017

Consigne à vie

Paris, Île-de-France, France.

1er juillet, premier jour des vacances d'été. Les uns sont déjà sur les routes, d'autres dans l'avion pendant que d'autres décomptent les jours. À la gare Saint-Lazare, des Parisiens ont entassé leurs valises. Ils vont bientôt prendre leur train. Destination : ailleurs. Ils quittent la ville lumière pour la plage, la montagne, la campagne ou une autre ville, en France ou plus loin. Dans leurs valises, leurs affaire personnelles : vêtements, livres, trousse de toilette, produit solaire,... Mais voilà… ils devront finalement partir sans tout cela. Depuis 1985, ces valises sont consignées à vie. La faute au Ministre de la culture de l'époque, Jack Lang, qui a commandé cette œuvre.

 

dimanche 14 mai 2017

À Coluche

Montrouge, Hauts-de-Seine, France.

Depuis aujourd'hui, la France a un nouveau Président de la République. Il y a un an, personne sans doute n'imaginait vraiment voir Emmanuel Macron accéder à cette fonction. La campagne 2017 a été tellement rocambolesque et beaucoup observent aujourd'hui une France divisée. Ce n'est pas très neuf, en réalité. En 1980, une personnalité atypique annonçait son intention de de se présenter à l'élection présidentielle avec comme slogan « Avant moi, la France était coupée en deux. Maintenant elle sera pliée en quatre ». Son nom ? Michel Colucci, dit Coluche (1944-1986). Il finira par se retirer en mars 1981, quelques semaines avant l'élection de François Mitterrand. Que se serait-il passé s'il avait vraiment été candidat ?

Coluche a grandi à Montrouge, en banlieue parisienne. En 2011, 25 ans après sa mort, la commune lui a dédié un monument. Un humoriste ne pouvant être représenté de manière classique, la sculpture ne comprend que sa célèbre salopette… 

Finissons ce billet par une citation de Coluche sur la politique :

“C’est pas dur la politique comme métier ! Tu fais cinq ans de droit et tout le reste c’est de travers.” (1980)
 

mercredi 8 février 2017

Écoute

Paris, Île-de-France, France.

Qu'écoute cette immense tête en grès ? Là où elle est placée, elle peut entendre bien des choses. Située en face de l'Église Saint-Eustache, elle peut certainement entendre les prêches du prêtre. Si elle est indiscrète, peut-être écoute-t-elle aussi les confessions de quelques pécheurs. Proche du centre commercial du Forum des Halles, les bruits de foule doivent certainement lui revenir. Enfin, les jardins où elle est placée lui offre aussi la possibilité d'écouter une grande personnalité sud-africaine. Le Jardin des Halles a, en effet, été rebaptisé Jardin Nelson Mandela en 2013. Peut-être écoute-t-elle les messages de paix de l'opposant politique au régime de l'apartheid. À force d'écouter, cette tête gigantesque doit en avoir appris des choses. Les révèlera-t-elle un jour ?

vendredi 9 décembre 2016

Le joueur de billes

Valenciennes, Nord, France.

L'art et la guerre ne font jamais bon ménage. En 1908, un petit garçon jouant aux billes apparaît à Valenciennes. Six ans plus tard éclate la première guerre mondiale. En cette époque troublée, le métal est fort prisé et les Allemands font fondre la statue pour en récupérer le bronze. Heureusement, une copie en plâtre avait été conservée par le sculpteur. Une nouvelle version de la statue peut donc à nouveau décorer le parc public de Valenciennes, en 1931. Mais la seconde guerre mondiale arrive et la statue est à nouveau récupérée pour son métal. Dès 1945, une troisième version est coulée dans le métal et c'est cette version que vous pouvez observer dans le Jardin de la Rhônelle.


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