mardi 18 juin 2019

Schmied mit Knabe (Forgeron avec garçon)

Düsseldorf, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Quand on observe une statue sans contexte, on peut imaginer de nombreuses histoires, inventer le lien entre les personnages, ce qu'ils se racontent, etc., etc. On assiste ici à une discussion. Les deux personnages semblent proches. Peut-être un grand-père et son petit-fils. Différents éléments montrent que l'homme âgé est sans doute forgeron. Mais que lui explique-t-il de si passionnant ? Comment on réalise une épée ? Comment s'est passé son enfance ? Comment était la vie avant ?

Et puis, quand on retrouve le contexte, cela donne une autre dimension. Parfois plus fascinant, parfois pas. Cette sculpture n'est qu'une partie d'un monument érigé en 1901 à la gloire d'Helmuth von Moltke (1800-1891). Maréchal prussien, il a combattu notamment contre l'Autriche et la France, dans la 2e moitié du 19e siècle. Ses exploits lui ont valu plusieurs monuments. Celui de Düsseldorf fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale mais pas totalement. En effet, un des ensembles sculpturaux situés au pied du piédestal échappa à la destruction. Il représentait un ancien combattant, un forgeron, narrant ses exploits guerriers à son petit-fils. Il faudra, cependant, attendre 1994 pour qu'il soit à nouveau exposé dans l'espace public. Von Molltke, lui, a disparu…


mercredi 12 juin 2019

Renée

Louvain (Leuven), Brabant flamand, Belgique. 

Les étudiantes et les étudiantes de Louvain et d'ailleurs sont en pleine période d'examen. Parmi eux, on peut apercevoir Renée. Appuyée sur un poteau, elle fait une pause, un livre posé sur le cœur, dans une rue de la ville universitaire belge. La statue offerte en 1997 à l'association des commerçants pour son 50e anniversaire est considérée comme l'équivalent féminin de Fonske que je ne vous ai pas encore présenté. Mais pourquoi porte-t-elle ce prénom, qui peut paraître un peu vieillot pour une jeune fille, même si à l'époque il était porté par deux étudiantes de l'Université ? C'est tout simplement le prénom féminisé de celui qui est à l'initiative de la statue : René Depret, citoyen d'honneur de la ville. Bon courage et bonne m…. à tous les étudiants et toutes les étudiantes !


samedi 8 juin 2019

Jan Matejko

Cracovie (Kraków), Petite-Pologne, Pologne.

Jan Matejko (1838-1893) est sans doute le peintre polonais le plus connu. Il a peint les grands événements et les grands personnages de l'histoire de la Pologne. Parmi ces personnalités immortalisées sur une toile, il y a… lui-même. Assis dans un fauteuil, c'est cet autoportrait qui a sans doute servi de modèle pour cette sculpture dans un grand encadrement montrant sans doute l'étendue de son talent. Et c'est bien sûr dans sa ville natale, Cracovie, que cette statue a pris place. Une toile en trois dimensions dans un parc public, une façon de mettre doublement l'art à la portée de tout le monde.


dimanche 2 juin 2019

Monumento a Clara Campoamor (Monument à Clara Campoamor)

Séville (Sevilla), Andalousie, Espagne.

Lire… S'instruire… Cette petite fille a visiblement abandonné ses jouets pour se plonger dans la lecture. L'ours en peluche sert désormais à tenir la page. Dans chaque pays, des femmes ont combattu ou combattent encore pour leurs droits. Droits à l'instruction, droit de vote, droit à une place dans la sociétédroit d'être considérées comme des personnes,... En Espagne, Clara Campoamor (1888-1972) a lutté pour que l'égalité homme-femme soit inscrite dans la Constitution de 1931. Elle a réussi. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance. Alors que les femmes n'ont pas le droit de vote, elle est élue à l'Assemblée constituante de la Seconde République espagnole. Elle y lutte aussi pour le droit de vote des femmes mais se heurtent à l'opposition des hommes et même de l'une des seules autres élues. Plus tard, elle sera contrainte à l'exil sous le régime de Franco. Elle meurt d'ailleurs en Suisse, en 1972. L'Espagne ne l'a cependant pas oubliée en lui dédiant notamment plusieurs statues. Celle-ci ne la représente pas mais lui est dédiée.



mardi 28 mai 2019

Spanischer Offizier (Officier espagnol)

Rees, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne.

Nous sommes en 1598, en pleine guerre des 80 ans, Rees est occupée par les Espagnols. La ville fortifiée est bien gardée par des sentinelles qui montent la garde sur les remparts. "Bien gardée ? Pas si sûr" se dit un des officiers. Ses hommes sont-ils vraiment si courageux ? Il faut vérifier. Une nuit, il enfile une peau d'ours. Il se dirige vers des sentinelles en imitant les grognements de l'animal. Si la plupart s'enfuient, l'un d'eux se montre plus courageux. Il affronte le pseudo animal et l'abat. Ce n'est qu'en s'approchant de sa victime qu'il se rend compte qu'il a tué un officiel de sa propre armée. Aujourd'hui, les remparts de Rees sont gardés par cet officier espagnol. De dos, on dirait réellement un ours.


jeudi 23 mai 2019

Autruches du Parc Léopold (sans titre connu)

Bruxelles (Brussel), Région de Bruxelles-Capitale, Belgique.

À partir d'aujourd'hui et jusque dimanche, des millions d'Européens vont se rendre dans un bureau de vote pour élire leurs représentants au Parlement Européen. Les nouveaux élus découvriront sans doute ces statues d'autruches au pied de Parlement à Bruxelles, dans le Parc Léopold qui jouxte l'édifice. Si certaines relèvent la tête, la majorité d'entre elles enfuient leur tête dans le sol. Le créateur voulait-il montrer que les eurodéputés font comme les autruches, ils ne voient pas les problématiques à force d'avoir leur tête dans leurs dossiers loin des préoccupations des Européens ? Ça peut être une explication mais officiellement, ces sculptures rappellent que le Parc Léopold fut autrefois un zoo. En effet, de 1851 à 1880, le lieu abritait un jardin zoologique et un parc d'attractions. Après sa fermeture, le parc pris le nom du souverain à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de la Belgique. Le bâtiment Paul-Henri Spaak qui abrite le Parlement, fut construit en 1993, bien après le départ des autruches.


lundi 20 mai 2019

Gdynianom wysiedlonym (Déplacés de Gdynia)

Gdynia, Poméranie, Pologne.

Les sculptures participent parfois aussi au devoir de mémoire. De nombreuses œuvres commémorent les hommes, les femmes, les enfants qui ont dû partir de chez eux. En d'autres termes, elles commémorent les "migrants". En septembre 1939, l'Allemagne nazie a envahi la Pologne. Elle veut établir une base militaire dans le port de Gdynia, sur la Mer Baltique. Les soldats ont besoin d'habitations et la solution est simple mais ignoble : on oblige la population à partir, avec le strict minimum. De nombreuses familles (50 à 80 % de la population de la ville) doivent tout abandonner derrière eux : appartements, meubles, biens personnels et même leurs animaux de compagnie. 75 ans plus tard, un monument est inauguré commémorant cette époque tragique. Une œuvre poignante. Qui ne se mettra pas à la place de cette petite fille regardant avec tristesse le chien qu'ils sont obligés d'abandonner ?


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