La semaine passée, je vous ai présenté une cycliste néerlandaise enfourchant un vélo moderne. À Castelló de la Plana, cet enfant espagnol utilise l'ancêtre de la bicyclette que nous connaissons : le grand bi. Apparu dans les années 1870, il possède une grande roue avant permettant de parcourir une plus longue distance. Pour cet enfant, le grand bi paraît nettement trop grand. En plus il est obligé de tenir sa casquette. Attention, petit, si on a abandonné le grand bi, c'est justement à cause de sa dangerosité. Alors, sois prudent et bonne balade, quand-même !
Aujourd'hui marque un triste anniversaire, celui de l'assassinat d'Iqbal Masih, le 16 avril 1995, il y a donc 28 ans jour pour jour. Iqbal a 12 ans quand il est abattu, alors qu'il roule à vélo. Non, ce n'est pas une balle perdue. Cet enfant de 12 ans dérange la mafia du tapis pakistanaise. La vie ce jeune Pakistanais n'a rien d'un conte de fée. Vendu à l'âge de 4 ans pour éponger les dettes de ses parents, il est esclave jusqu'à l'âge de 10 ans, dans une fabrique de briques puis dans un atelier de tisserand. Il sortira de la servitude après s'être évadé et grâce à un avocat. Iqbal devient alors le porte-parole des enfants esclaves. Le gouvernement pakistanais est obligé de réagir et ferme des dizaines de fabriques de tapis, qui employaient pas moins de 3000 enfants esclaves. Sa mort marquera le monde. Tahar Ben Jelloun (dans sa fable L'école perdue), Pierre Bachelet (dans sa chanson Iqbal), le Congrès des États-Unis (par un prix annuel qui porte son nom) ou encore les scouts et guides de France lui rendront hommage. La ville de Vitoria-Gasteiz lui a même édifié une sculpture que vous découvrez ici.
« N'achetez pas le sang des enfants ! »
Si vous passez à Mons, faites attention car vous pourriez bien être éclaboussé·e par un ropieur. Un ropieur, c'est un gamin espiègle de la ville de Mons. Dans le Jardin du Maïeur, comprenez le jardin derrière l'Hôtel de ville, un garçon est en effet proche d'une fontaine, prêt à dévier le jet pour éclabousser les passants. Mais n'ayez crainte, il ne s'agit que d'une statue. Pour des questions financières, cette œuvre mis du temps à être réalisée. Imaginée dès 1931 par le directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Mons, elle ne fut placée qu'en 1937. Son sculpteur, Léon Gobert, ne vit jamais sa sculpture dans les jardins puisqu'il est décède en 1935.
Maman a vraiment l'air fâché. Elle marchait devant moi… Moi, je portais le pot à lait quand, tout-à-coup, il m'a échappé des mains et tout le lait s'est répandu sur le sol. Je pensais pouvoir le ramasser et continuer discrètement mais elle a entendu le bruit et s'est retournée trop vite. Ouh la la… Qu'est-ce que je vais prendre ! J'espère que je ne vais pas recevoir de fessée parce que ce n'est pas ma faute. Le lait est tombé tout seul. Moi, je n'y suis pour rien. Pourquoi Maman me regarde-t-elle avec tant de colère ?
"Mon papa fabriquait des balais. Tout petit déjà, j'aimais le regarder assembler la paille, la lier, ajouter un bâton et en faire cet objet si familier. Ça avait l'air simple et, puis, ça rapportait un peu d'argent facilement. Chaque fois que je courais dans les rues de Sint Willebrord et que je croisais un habitant qui balayait, je lui criais "C'est mon papa qui a fait votre balai" mais il s'en moquait la plupart du temps. Aujourd'hui, une sculpture nous représente et tout le monde nous connaît."
(Ce texte est fictif. J'ignore si les personnes représentées ont vraiment existé)
Chez les enfants, le jeu consiste parfois à vous escalader. Ils se mettent dans des positions telles que vous avez peur de les lâcher mais eux… ils vous font confiance. Vous êtes un·e adulte, un être fort. Cette petite fille ne fait pas exception. Son jeu consiste-t-il à sauter, comme le suggère le guide officiel du Parc Vigeland, ou veut-elle rester en équilibre instable accroché à la main de l'homme, les pieds reposant sur la cuisse de l'adulte ?
Il aurait pu être un enfant comme les autres. Assis dans le plus simple appareil, il observe la place du haut de son piédestal. Il semble un peu triste. Dans ses mains une sorte de statuette ailée. On lui donnerait le bon Dieu sans confession. Et pourtant, à le regarder de plus près, de petites ailes poussent à ses pieds. Il est vrai qu'il est le fils de Jupiter et de la nymphe Maïa. Plus tard, il sera le dieu romain du commerce mais, méfiez-vous, déjà enfant, il a commis quelques larcins. C'est pour cela qu'il est aussi le dieu des voleurs. Ce petit garçon qui semble si tranquille avec ses grands yeux n'est donc pas un ange.
La vie est un jeu. On pourrait parler ici d'un jeu de séduction. La patineuse semble narguer le hockeyeur en lui montrant un palet. Un petit jeu pour attirer le beau sportif ? Non loin de là, un garçon chausse ses patins en les regardant. A-t-il un lien avec l'un ou l'autre protagoniste ? Peut-être… Un petit frère ? Un voisin ? Il faut quand-même savoir que l'ensemble est, en réalité, formé de deux œuvres. La sculpture des deux adultes est appelée Beauty and the Beast, autrement dit La Belle et la Bête, même si le hockeyeur est loin d'avoir la laideur de la bête du célèbre conte. La sculpture du jeune garçon est appelée Ice time. En les réunissant, la scène est sans doute encore plus aboutie. C'est la raison pour laquelle, je vous présente l'ensemble comme une seule œuvre.
Après les piche cacaye do pa lâva, voici les piche cacaye de la ville haute, les rawieûs d'och do pa la-y-ôt (si ce que vous lisez vous semble du martien, je vous invite à lire le post précédent). Le sobriquet des habitants de la ville haute de Bastogne les désigne donc comme des "rongeurs d'os", autrement dit des "mangeurs de viande". Aujourd'hui, les deux fontaines représentant les habitants des deux quartiers de Bastogne sont éloignées d'à peine quelques centaines de mètres.
Si vous vous baladez à Bastogne, vous n'y rencontrerez pas uniquement des vestiges de la Bataille des Ardennes, vous croiserez aussi des fontaines escaladées par de petits personnages : les piche cacaye. Ces mots (dont l'orthographe diffère souvent) sont l'équivalent des titis parisiens. Il existait cependant une rivalité entre les piche cacaye des différents quartiers, désignés selon leur alimentation. Ceux-ci sont des piche cacaye do pa lâva, ceux du bas de la ville, aussi appelé "boveûs d’lacè do séminêre do Pa lâvâ", autrement dit les "buveurs de lait du séminaire". Je vous présenterai les rawieûs d'och do pa la-y-ôt, dans quelques jours.
Si à cette époque-ci de l'année (du moins dans l'hémisphère nord), ces scènes sont rares, il est des moments où on croisera facilement des enfants qui jouent dans une fontaine. L'attrait des enfants pour les jets d'eau est bien connu, parfois au désespoir des parents qui se retrouvent avec des enfants aux vêtements complètement trempés. Ici, le problème ne se pose pas : les sept enfants ont laissé leurs vêtements et leur pudeur au vestiaire et ils peuvent s'amuser, en toute quiétude, sur cette construction en spirale. Du moins quand il fait beau (et quand la fontaine fonctionne, ce qui n'était pas le cas lors de mon passage)…
- Garde ton chien près de toi !
- De quoi tu as peur ? Qu'il mange le poisson ?
- Oui, exactement ! C'est MON poisson.
- Y a ton nom dessus ?
- Non mais c'est moi qui l'ai pêché.
- Ça reste à prouver. Tu l'as pêché où ? Pas dans cette fontaine, il n'y a pas de poisson.
- Évidemment, c'est trop petit. Je l'ai pêché dans le lac de Zurich
- Bon, allez, viens, le chien, on va essayer d'en pêcher
aussi.
Cinq ans ont passé après Les vacances de Monsieur Hulot en 1953 à Saint-Nazaire. Nous sommes en 1958. Jacques Tati (1907-1982) reprend sa caméra et les traits de son personnage fétiche à Saint-Maur-des-Fossés. Il y retrouve son neveu, Gérard, interprété par Alain Bécourt (1946- ). Le père de celui-ci, directeur d'une usine de tuyaux en plastique, ne voit pas d'un très bon œil la relation entre l'enfant et son beau-frère. Cette histoire est relatée dans Mon oncle, sorti en 1958. La statue érigée sur le lieu du tournage montre les deux personnages et le chien tenant la pipe de Monsieur Hulot. Il est à noter que les 2 premiers films de Jacques Tati ont donc été immortalisés dans des sculptures sur le lieu de leur tournage.
Demain, c'est lundi. Un lundi de décembre en Belgique... froid… pluvieux… venteux… sombre… Pourtant ces écolières vont partir à l'école, comme tous les lundis. Leurs parents les auront bien couvertes, pour qu'elles ne prennent pas froid, pour qu'elles ne tombent pas malades. Un bon manteau, une écharpe sur le cou et un parapluie… Courage à tous ces enfants qui affrontent le froid de ce mois de décembre !
Remontons dans le temps : 1889, dans les rues de Budapest, en Autriche-Hongrie. Les espaces de jeu sont rares pour les enfants. Les garçons de la Rue Paul ont choisi un terrain vague de leur quartier. Pas trop le choix, c'est le seul de la ville. Ils l'appellent leur "patrie". Seulement, voilà, le terrain est aussi convoité par un autre groupe : les Chemises rouges. Entre eux, c'est la guerre. Cette histoire est racontée par Ferenc Molnár (1878-1952), dans son roman pour la jeunesse, A Pál-utcai fiúk, paru en 1906 et publié en français, en 1937, sous le titre Les gars de la Rue Paul, puis Les garçons de la Rue Paul, à partir de 1958. Il s'agit d'un classique de la littérature hongrois, plusieurs fois adaptée au cinéma mais il a également inspiré cette sculpture.
Il y a un âge où les enfants offrent à leur entourage ce qu'ils trouvent : une pâquerette, un bouchon ou même des êtres vivants. Ce petit garçon tend une grenouille aux passants de cette petite place de Castelló de la Plana. Mais que faire d'une grenouille ?
Pourquoi elle me regarde comme ça ? Elle est bizarre. Elle peut marcher sur ses deux pattes arrières et voir le monde d'en haut, alors pourquoi elle se met à ma hauteur ? En plus, elle a de longs poils sur la tête. Pourquoi elle les attache ? On dirait un yorkshire. Mais bon, c'est elle qui me nourrit et elle a l'air de m'aimer. Je fais quoi, alors ? Je lui lèche le bout du nez ? Il est à ma portée…
Les parents ont-ils forcément vocation à se transformer en cheval ? Si on regarde les sculptures de Gustav Vigeland, sa réponse a dû être "oui" puisque tant dans ses sculptures en granit que celles en bronze, on retrouve un enfant sur le dos d'un adulte. Dans l'œuvre en granit présentée en février 2020, c'étaient deux jeunes enfants sur le dos de leur mère. Ici, l'enfant est plus grand et c'est son père qui lui fait découvrir le parc au galop. Dommage de courir, chaque statue mérite une attention particulière…
