Quelle place prend le hasard dans notre vie ? Une rencontre, une personne, un accident et notre avenir n'est plus le même. Notre vie peut-être plus belle ou moins belle ou... tout simplement différente. Ces deux jeunes enfants sont assis sur des dés presque aussi grands qu'eux. Ils regardent vers l'avenir. La dame debout entre eux regarde dans l'autre sens, vers le passé donc, s'interrogeant sans doute des événements qui ont fait qu'elle en est arrivée là.
"Les enfants sont allés avec Platero au ruisseau des peupliers, et maintenant ils le ramènent au trot, au milieu de jeux déraisonnables et de rires disproportionnés, tout chargé de fleurs jaunes." Ainsi commence le récit Idylle d'avril que cette sculpture résume. Ce récit est un des 138 chapitres de Platero et moi, œuvre de l'écrivain espagnol Juan Ramón Jiménez (1881-1958), lauréat du Prix Nobel de Littérature en 1956. Platero et moi est un classique de la littérature espagnole paru en 1917 et racontant la vie d'un âne nommé Platero. L'histoire se passe à Moguer, ville natale de l'homme de lettres, et c'est naturellement dans cette ville d'Andalousie qu'on retrouve cette sculpture parmi d'autres statues qui lui rendent hommage.
"¡Idilio fresco, alegre, sentimental!"
On reconnaît aisément qu'on est au bord de la mer grâce aux cris des mouettes. Ces oiseaux, aussi beaux soient-ils, peuvent parfois surprendre. À plusieurs reprises, j'en ai vu s'attaquer à des passants qui avaient l'audace de manger une glace devant eux. À Opatija, sur la côté croate, la statue d'une mouette posée sur la main d'une femme attire les touristes et les photographes. Vu son emplacement, les photos restent compliquées mais elle parfaitement intégrée dans le paysage.
C'est l'été. Quand, il fait chaud, c'est évidemment agréable de se baigner. On remarquera qu'à Rhede, en Allemagne, les filles restent bien sagement assises le bord de l'eau, alors que les garçons, plus casse-cou, grimpent aux piliers pour épater les filles. On est loin de cette sculpture d'Aix-la-Chapelle où garçons et filles courraient ensemble vers une fontaine.
Elle, elle aurait pu être sagement sur un banc d'école ou dans un divan à regarder la télé mais elle préfère courir nue dans la nature, sans contrainte, juste guidée par un sentiment de liberté. Lui, il n'en a que faire de l'école, de la télé. Sa vie, c'est voler, survoler la nature, les villes. Quand il passe au-dessus de la petite fille, il ne la regarde pas, il continue sa route. Elle, elle entend le battement de ses ailes. Il est si proche, il est si beau. Elle essaie de le toucher. En vain. Le cygne ne se laisse pas apprivoiser.
"Vite ! Vite ! Le train va partir ! En plus avec cette pluie, je dois faire attention à ne pas marcher dans les flaques. Zut, raté !".
Près de la gare de Braine-le-Comte, deux sculptures évoquent à peu près le même thème : celui des travailleurs qui se rendent à la gare, visiblement en retard. Je vous ai présenté Entre train et loup, il y a longtemps déjà, voici maintenant Le navetteur. En Belgique, un "navetteur" est une personne qui se rend tous les jours dans une autre ville pour y travailler. Ainsi, comme centre économique du pays, Bruxelles accueille quotidiennement de nombreux navetteurs, qu'ils viennent en voiture ou souvent en train.
Si vous visitez le Parc Vigeland à Oslo, ne vous contentez pas de l'axe principal. D'autres œuvres du sculpteur sont éparpillées dans le parc. Elles sont forcément moins connues mais pas inintéressantes pour autant. Il faut cependant un peu les chercher (j'en sais quelque chose). Parmi ces sculptures, on retrouve une représentation de la famille, qui, il ne faut pas être critique d'art pour s'en rendre compte, ne respire pas le bonheur. Beaucoup de ses membres semblent avoir peur ou se protéger mutuellement. Les femmes, les enfants, les plus âgés sont rassemblés au centre. Deux hommes debout les entourent et semblent scruter l'horizon, prêts à donner l'alerte en cas de danger imminent.
Gustav Vigeland a réalisé le modelage en plâtre de cette sculpture dans les années 1930 mais elle ne fut réalisée en bronze qu'en 1988, grâce à un don de la société IBM.
